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Horticulteur, un métier au fait des arbres

En plein air ou sous serre, c’est l’artisan du végétal. Portrait d’une professionnelle.

Nichées dans les collines lausannoises, les pépinières Meylan se laissent découvrir à qui veut bien s’engager loin des sentiers battus. Affairée un sécateur à la main, Justine Pisteur s’attelle à la production d’arbres et arbustes. Sa profession? Horticultrice. «Choyer un végétal, de la graine à son état d’arbre de 15 mètres, m’invite à comprendre le monde qui m’entoure», explique la jeune pépiniériste, qui ne s’imagine pas exercer un métier ailleurs qu’en plein air.

La vie en vert

Les balades familiales en forêt ont constitué les prémices de sa future orientation. Des stages au sein d’un garden center de Plan-les-Ouates (GE) et des jobs d’été aux espaces verts de sa commune ont confirmé son inclination pour l’horticulture. Justine se décide à entamer un CFC en dual en 2017. Son métier, elle l’a appris en effectuant un apprentissage de trois ans à la Ville de Genève, dans une des quatre branches que compte cette activité: la pépinière (les autres étant floriculture, paysagisme et plantes vivaces). Elle arpente la Suisse romande pour aller aux cours au Centre de formation professionnelle de Morges (CEPM) ou aux cours interentreprises (CIE) aux pépinières Meylan, à Renens (VD). «C’est lors des CIE que j’ai fait la connaissance de mon futur employeur et que j’ai pris mes premières marques dans cette entreprise spécialisée dans les conifères», précise celle qui a été diplômée en été 2020.

« Notre corps est notre principal instrument. On doit avoir une bonne condition physique pour supporter les frimas de l’hiver, mais aussi la chaleur de l’humidité des les serres »


Justine Pisteur, Horticultrice

Mémoire et patience

Art de la taille et du greffage, bouturage, arrosage, désherbage, rempotage, arrachage sont quelques-uns des sujets à cerner lors de l’apprentissage: «Il faut un bon sens de l’observation, utile à la détection des maladies, et une excellente mémoire pour apprendre les 550 noms de plantes en français et latin, leurs spécificités et modes de production, souligne la pépiniériste. On se doit de posséder également une vertu: la patience.» En effet, de la bouture à l’arbuste vendu à un particulier ou à un paysagiste pour être planté définitivement dans un jardin, il en faut des années pour récolter les fruits de son travail. À chaque saison, sa mission. Au printemps, il est temps de s’atteler au rempotage, labeur essentiel au bon développement du végétal. C’est l’occasion pour l’équipe de pépiniéristes de se retrouver autour d’une machine dévolue à cette activité et d’offrir une cure de jouvence aux plantes. Leurs racines auront ainsi tout le loisir de se développer dans un contenant plus grand. La période estivale est dévolue aux boutures herbacées. En automne vient le temps de l’arrachage et de la plantation. Enfin, l’hiver est propice au prélèvement minutieux des boutures sur des souches d’arbres et à l’étape du greffage.

Par tous les temps

«Notre corps est notre principal instrument, poursuit l’horticultrice. On doit avoir une bonne condition physique pour supporter les frimas de l’hiver, mais aussi la chaleur et l’humidité dans les serres, surtout l’été.» L’apprentissage fait la part belle à l’entretien des moyens de production comme le système d’arrosage ou d’aération des tunnels de production. Outre le maniement du sécateur, du couteau de greffage et de la serpette, l’apprenti apprend à conduire des chariots élévateurs et passe le permis spécial durant sa formation professionnelle initiale. «Un des meilleurs souvenirs de mon apprentissage reste l’arrachage d’un cèdre du Liban d’un quart de siècle qui avait une motte de 2,4 mètres de diamètre, ça piquait mais c’était sympa d’utiliser de gros engins pour le sortir et l’installer dans son dernier éden», conclut la jeune horticultrice.

Plus d’informations
www.orientation.ch
www.jardinsuisse.ch
Pour l’apprentissage à l’École d’horticulture de Lullier:
https://edu.ge.ch/cfpne/fr/content/nos-formations

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