Des livres comme outil de travail
Apprenti libraire, agent ou spécialiste en information documentaire. Autant d’apprentissages décrochés par des passionnés de lecture, d’information et de contacts humains.
Et pourquoi pas un cursus littéraire? Mélodie Ketterer, son diplôme d’école de culture générale en poche, a trouvé sa voie après une année sabbatique et trois stages: Au Chien bleu pour la littérature enfant et jeunesse, dans une librairie lausannoise spécialisée dans la littérature biblique, puis dans une cinémathèque suisse. Des efforts récompensés par une place d’apprentissage en tant qu’agente en information documentaire à la bibliothèque de Châtelaine (GE).
Quant à Sándor Gömori, apprenti libraire à la Fnac, ce sont les beaux-arts, les sciences humaines et la littérature qui le passionnent. «J’apprécie particulièrement les cours théoriques. Nous y apprenons l’histoire de la littérature, mais également des éléments plus concrets comme l’aménagement des rayons d’une librairie», s’enthousiasme l’apprenti de dernière année.
Métiers différents, mais pas tant
Catalogage, indexation, classification ou encore service à la clientèle ou à l’usager: l’apprentissage en information documentaire en bibliothèque, et celui de libraire dans un magasin recèlent bien des tâches communes. Ils exigent aussi les mêmes compétences professionnelles. Le goût pour la lecture, la curiosité et le contact sont en effet primordiaux, soulignent les deux apprentis. «J’apprécie que le client me demande de retrouver un titre dont il a entendu parler. Quand je dois mener de petites enquêtes pour identifier l’auteur», raconte Sándor Gömori, tout en effleurant avec affection les livres sur son passage.
Initiative récompensée
Toutefois, ces deux apprentissages diffèrent sous certains aspects. Celui d’apprenti libraire comprendra des cours de vente, de marchandise, de travail en entreprise. Le diplômé sera ensuite engagé dans des librairies ou des grandes surfaces. En revanche, la formation initiale d’agent d’information documentaire peut mener à travailler en bibliothèque, dans des centres de documentation, des musées ou des centres d’archives. Mélodie Ketterer, tout comme Sándor Gömori relèvent le rôle primordial de leur responsable. «Ma formatrice m’a confié l’organisation du coin «ados» lors du premier confinement. J’ai renouvelé le rayon et collaboré avec le département communication de la ville de Vernier pour en faire la promotion», se félicite Mélodie.
Enfin, à la question de savoir quoi lire en ce moment, l’apprenti libraire répond du tac au tac: «Récursion, de Blake Crouch. Cette fiction invite à réfléchir sur les possibilités et dangers du voyage temporel». Disponible en librairie… ou en emprunt à la bibliothèque.
L’information documentaire en pleine révolution
Si l’obtention du CFC offre les compétences professionnelles nécessaires à l’entrée dans le monde du travail, il permet également d’accéder à des formations supérieures. Comme le Bachelor de Spécialiste en information documentaire délivré par la Haute école de gestion. Lahra Liechti, étudiante en dernière année, témoigne : «Le domaine est en pleine mutation, avec l’actuelle avancée technologique. Une bibliothèque ne peut pas se contenter de «livres papiers» ; nous l’avons vécu avec le covid. Il faut savoir s’adapter, et vite». Ce constat se reflète aussi dans les cours, de plus en plus axés sur la numérisation et la programmation. Alors que le travail de diplôme d’un de ses camarades porte sur l’automatisation du processus de gestion pour les travaux de recherche du CERN, celui de Lahra Liechti consiste à géoréférencer les cartes numérisées de transports et de réseaux téléphoniques aux archives des PTT (Postes, téléphones, télégraphes). «Le Bachelor nous permet non seulement d’être à la pointe de la technologie en matière d’archivage et de catalogage, mais également de se créer un réseau professionnel et d’acquérir des compétences sur le terrain», explique la jeune femme.
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