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Le technicien en salle d’opération est le pivot du bloc

Entre technicité et humanité, le technicien en salle d’opération est un spécialiste convoité qui ne connaît pas l’ennui.

Aussi impénétrable que fantasmé, le bloc opératoire est le théâtre d’un ballet à huis clos où chaque professionnel joue un rôle clé pour garantir la sécurité optimale et le bien-être du patient.

Parmi les chevilles ouvrières de toute intervention chirurgicale, le technicien en salle d’opération (TSO) assure deux fonctions vitales. En tant qu’instrumentiste, il anticipe les gestes du chirurgien pour lui présenter le bon instrument au bon moment. En tant que circulant, il gère la salle, manipule les appareils médico-techniques et soutient l’activité d’instrumentation.

Loin des clichés des séries télévisées, ce métier très recherché en Suisse romande gagne à être connu.

À corps ouvert


Manon Perréard opte pour le métier de TSO à 29 ans. «Fascinée par le corps humain, j’avais envie de voir ce que peu de gens voient», résume la jeune femme. Depuis, l’ancienne graphiste a pu observer le coeur battant d’un bébé en chirurgie pédiatrique. Une expérience singulière qui l’émeut encore.

Employée aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dès l’obtention de son diplôme en 2021, elle s’épanouit entre rigueur technique et vocation humaine. Ses journées bien remplies commencent la veille des interventions programmées par la révision des protocoles et la préparation du matériel. Rien n’est improvisé. «Nous ne sommes pas que des passeurs de bistouri, notre responsabilité envers le patient est engagée», insiste Manon Perréard.

Au bloc, l’ambiance est à l’hyperconcentration, tous les sens sont en éveil. Les manipulations s’enchaînent, le temps est suspendu, le travail orchestré au millimètre. OEuvrer en équipe interprofessionnelle dans cet espace confiné requiert aussi une bonne dose de compétences humaines. «Il faut communiquer et gérer son stress sans se laisser contaminer par celui des autres. Et pour travailler dans l’ombre du chirurgien, mieux vaut avoir un caractère affirmé mais souple», confie
Manon Perréard.


Perspectives réjouissantes


Une réalité exigeante et multiple à laquelle les TSO sont préparés durant leur formation de trois ans à plein temps, essentiellement pratique. Unique en Suisse romande et ouvert aux détenteurs d’un titre de degré secondaire II (CFC, maturité, certificat de culture générale) de tous horizons, le cursus est dispensé à l’École supérieure de la santé à
Lausanne. Un processus de sélection incluant un pré-stage vérifie les aptitudes des candidats. «Notre formation réclame un investissement proportionnel à la richesse de notre métier en constante évolution. Mais ensuite, nos diplômés peuvent travailler dans n’importe quelle spécialité, et un emploi les attend», assure Sonia Salvadore, doyenne de la filière bloc opératoire.

La pénurie qui touche le domaine de la santé n’épargne pas la profession. Coordonnés par l’OrTra santé-social Genève, HUG, cliniques privées et pouvoirs publics s’emparent du problème. «L’objectif est de garantir des places de stages dans les établissements genevois et de disposer d’un quota de 60 étudiants sur trois ou quatre ans, explique Nicola Marzo, attaché de direction à la Direction générale de la santé au Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS). Nous espérons aussi favoriser leur réussite grâce à un encadrement renforcé.» Près de 20 futurs TSO seront recrutés pour la rentrée 2023. «Le bloc est un microcosme qui ne convient pas à tout le monde. Le seul moyen de savoir est d’oser essayer», invite Manon Perréard.


Infos www.orientation.ch

SISP/7.4.2022/JW

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