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Un genevois veut briller au championnat du monde de bijouterie

Les WorldSkills bijouterie-joaillerie se tiennent à Genève jusqu’au 16 octobre. Quatorze jeunes talents concourent pour le titre de champion du monde.

Suite à l’annulation des WorldSkills 2022 prévus à Shanghaï, les championnats du monde des métiers se déploient de façon décentralisée entre septembre et novembre. Chapeautée par SwissSkills et l’ Ortra du champ professionnel création de bijoux et d’objets (portée par l’Association romande des métiers de la bijouterie et l’Association suisse des magasins spécialisés en horlogerie et bijouterie), celui de bijouterie échoit à Genève, ville de haute joaillerie. C’est donc à domicile que Daniel Fornos Diaz, jeune bijoutier-joaillier, défend les couleurs helvétiques. Coaché par l’expert Ludovic Lesemann, le Genevois de 23 ans n’est pas là par hasard. Rencontre.

Compétiteur dans l’âme

Depuis son entrée dans l’univers du bijou, rien n’arrête Daniel. En 2019, alors apprenti chez Chopard, il s’impose au championnat national des SwissSkills et décroche le Prix Joaillier décerné par la Maison Piaget. Un joli palmarès qui reflète la détermination du jeune artisan, par ailleurs féru de football. «La compétition ne m’effraie pas. Au contraire, c’est un moteur puissant», assure Daniel. Voilà plus d’un an que le passionné se prépare aux WorldSkills, en parallèle de son emploi chez Chopard. «J’ai renoncé à mes loisirs et même à mes vacances d’été. Mais c’est lorsque je m’entraîne que je me sens le mieux», confie-t-il. Sous l’oeil de son mentor, le bijoutier-joaillier d’exception Ludovic Lesemann, il reproduit les pièces imposées les années précédentes. Cambrage, limage, fraisage, rivetage, soudage, brasage: les gestes sont répétés, peaufinés. «Daniel est un très bon technicien et il a une vision globale du bijou. Le plus dur a été de changer ses habitudes. Il a dû revoir des techniques qu’il n’utilise pas au quotidien, comme la soudure traditionnelle sans laser», estime Ludovic Lesemann, investi dans la formation depuis près de vingt ans.

Propulser sa carrière

Si le candidat suisse conjugue motivation et savoir-faire, rien n’est joué d’avance. Du 13 au 16 octobre, au Centre de formation professionnelle Arts à Genève, Daniel affronte treize concurrents (Australie, Corée, Émirats arabes unis, France, Hong-Kong, Inde, Iran, Japon, Norvège, Portugal, Royaume-Uni, Suède et Taipei chinois).
Sur quatre jours, les participants réalisent trois exercices constituant les éléments d’un bijou, en suivant un croquis technique. Ils relèvent aussi une épreuve créative, consistant à interpréter un thème et à l’intégrer au bijou final. Chaque module doit être exécuté dans le temps imparti. «Il faut faire un sans-faute de vingt deux heures, alors que l’adrénaline et les émotions sont à leur paroxysme», souligne Ludovic Lesemann. Daniel peut compter sur sa rigueur et son calme. Avec cette conviction chevillée au corps, il vise l’or. «En plus de prouver la qualité de mon travail, cela me ferait connaître et me donnerait une crédibilité au niveau international. Je rêve de découvrir d’autres façons de travailler à l’étranger», esquisse le bijoutier-joaillier.

WorldSkills 2022, édition spéciale

Si le plus grand championnat du monde des métiers peut avoir lieu, c’est aussi grâce à l’engagement de SwissSkills, l’association qui organise les championnats suisses et l’accès aux concours internationaux. Quinze pays ont pris le relais. La Suisse hérite du plus grand contingent avec quatorze des 60 compétitions. «Les 37 membres du SwissSkills National Team ont investi 1000 heures de préparation en moyenne depuis plus d’un an, alors que les WorldSkills de Shanghaï, prévus à la mi-octobre, n’ont été annulés qu’au mois de juin, explique André Burri, directeur de SwissSkills. On devait trouver une alternative. Ces concours sont un tremplin dans la carrière des jeunes et ils démontrent la qualité de l’apprentissage en Suisse.»


Infos www.swiss-skills.ch/fr/worldskills2022

SISP/JW/13.10.2022

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