Aller au contenu

Ramoner dans l’air du temps

Indispensables, les ramoneurs sont garants du bon fonctionnement de nos installations de chauffage. Rencontre.

On suscite les sourires dans la rue, les gens viennent spontanément nous serrer la main!» Coiffée d’un béret, le visage taché de suie, Tessa Gremaud affiche un petit air de Gavroche assumé. Déjà au bénéfice d’un CFC de couturière obtenu à l’Eracom (VD), la jeune femme se lasse vite des retouches. L’histoire de Mary Poppins lui revient en mémoire: elle sera ramoneuse. À 22 ans, elle est apprentie en 3e année chez Henri Venetz, maître ramoneur officiel à Genève. Et elle rayonne de bonheur. Un qualificatif qui colle à la profession et en particulier chez son patron. «Je paye mes apprentis adultes comme des employés, ce qui leur permet de vivre, révèle le maître ramoneur. Même si mon bénéfice baisse un peu, je préfère former des gens en les motivant. Et ça marche.»
De quoi convaincre également Vittorio Ciraudo, apprenti en 2e année, reconverti à 40 ans dans le ramonage après une crise sanitaire qui a eu raison de son commerce de vins. Ouvert aux propositions, il troque le costume immaculé du commercial contre l’habit fuligineux du ramoneur. Son stage de manoeuvre chez Henri Venetz se transformera en apprentissage.«J’étais curieux, j’ai pris des risques et j’en suis ravi!» lance Vittorio Ciraudo en échangeant un regard complice avec sa collègue apprentie.


Bon pour l’air


Chaque installation de chauffage (bois, mazout ou gaz) doit être nettoyée et entretenue par les ramoneurs, afin d’en assurer le rendement optimal. Et la protection de l’environnement. Outre la prévention des feux de cheminée et des intoxications par les fumées, les ramoneurs conseillent la clientèle quant au bon usage de leur installation. «Une erreur de notre part pourrait avoir de graves conséquences. C’est un métier à responsabilités qui demande aussi du physique, de la rigueur et de ne pas avoir peur de se salir», confie Tessa Gremaud. «Nous nettoyons pratiquement tous les conduits de cheminée par le bas, poursuit Vittorio Ciraudo. Nous montons sur les toits quand les conditions s’y prêtent pour nettoyer une cape de cheminée encrassée ou un contrôle caméra.»


Confiance et liberté


Les ramoneurs débutent leur journée aux aurores avec un programme spécifique à suivre. Clients privés, immeubles, entreprises, chaque bâtiment abritant une installation thermique sera visité une à quatre fois par an. Masques de protection, genouillères et gants sont indissociables de leur équipement. «La protection est au coeur du métier et de la formation. Si on suit les règles il n’y a pas de risques», assure Vittorio Ciraudo. Durant leur formation, les apprentis travaillent toujours en duo sauf quelques mois avant l’examen final où ils évolueront en complète autonomie. «On est très libre dans notre métier. Nous sommes en contact direct avec la clientèle qui nous fait confiance. Tout comme notre patron », saluent de concert les deux apprentis.

Maître ramoneur, créateur de bonheur


À Genève, à l’instar du canton de Vaud et d’une dizaine d’autres en Suisse, les concessions de ramonage sont définies par l’État. Idem pour les tarifs des interventions. Henri Venetz, maître ramoneur officiel à Genève, a la gestion de l’une des sept concessions du canton. Au coeur de l’évolution du métier et de ses adaptations liées à la transition écologique, il explique: «On constate une diminution des chaudières à mazout en faveur de pompes à chaleur et du ramonage de cheminées privées. Mais il y a toujours du travail avec les installations à pellets et à copeaux de bois. On intervient une à quatre fois par année pour les installations à combustible solide. Depuis 1982, on effectue des tests antipollution et depuis 2022 également des tests sur de petites installations à bois et pellets.» Attentif au bien-être de ses quatre apprentis (dont deux filles) et de ses employés, Henri Venetz les fait tourner dans tout son secteur. «Ainsi, en trois ou quatre ans, ils en ont fait le tour. Le maître ramoneur a toujours été très respecté car il apporte du bonheur en permettant le chauffage en toute sécurité.»

Plus d’info:
www.devenir- portebonheur.ch


Votre avis nous intéresse !
Partager cet article

Zoom Métiers : la nouvelle saison se dévoile

Découvrez le programme de la saison 2024-2025