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Apprentissages accélérés: permettre aux jeunes ambitieux d’aller plus vite

À Genève, cinq cursus de formation professionnelle plein temps permettent d’obtenir le CFC et la maturité professionnelle en trois ans au lieu de quatre. Témoignages.

Devenir ingénieur ou architecte à l’aube de la vingtaine? C’est possible. Proposés par les Centres de formation professionnelle Technique et Construction de Genève, cinq apprentissages dits «accélérés» ouvrent directement les portes des Hautes Écoles spécialisées (HES) après trois ans de formation. Ils combinent l’obtention du certificat fédéral de capacité (CFC) et de la maturité professionnelle (lire ci-contre), sésame pour des études supérieures de niveau bachelor. Les domaines professionnels concernés sont l’architecture, le génie civil, l’informatique, l’horlogerie et l’électronique. «Ces cursus constituent un gain de temps pour les jeunes qui ambitionnent des carrières à responsabilités tout en privilégiant l’aspect concret de l’apprentissage», explique Olivier Cujean, directeur du Centre de formation professionnelle Technique (CFPT).


Alternative au collège


Au Cycle d’orientation, les prédispositions d’Emma Ruiz pour les études sont évidentes. Mais au lieu de suivre l’autoroute du collège, elle surprend son entourage et trace son chemin dans l’électronique, domaine encore très masculin. «Lors des portes ouvertes du CFPT, j’étais fascinée. Moi aussi je voulais être capable de construire un robot», rayonne la jeune femme de 15 ans. Un stage de trois jours dans sa future école confirme son choix. Vu son bon profil, on lui propose la filière accélérée avec maturité professionnelle intégrée. «Ce n’est pas facile, les horaires sont denses et je vois moins mes amies. Mais je fais ce que j’aime vraiment», partage l’apprentie. Marilyne Oliveira Dos Reis, 22 ans, opte, quant à elle, pour un apprentissage de dessinatrice en architecture après avoir tenté le collège. «J’ai toujours rêvé de concevoir des maisons. Je pensais qu’il fallait forcément suivre la voie académique pour devenir architecte», raconte la jeune femme. Grâce à sa conseillère en orientation, elle ouvre le champ des possibles en choisissant le Centre de formation professionnelle Construction (CFPC). Pour celle qui découvre tardivement sa bonne trajectoire, l’option accélérée tombe à pic.


Tremplin vers l’avenir


Respectivement en 1e et 3e année de formation, Emma et Marilyne s’épanouissent entre classe et atelier. La première relève la satisfaction de créer de ses mains et de voir le fruit de ses nouvelles connaissances. La seconde se réjouit d’approfondir ce qui la passionne plutôt que d’étudier des généralités. «Là, je réalise une analyse de la résidence étudiante Grand Morillon. Cette œuvre minimaliste et élégante de l’architecte japonais Kengo Kuma, entre aluminium et bois, m’interpelle depuis longtemps», explique Marilyne. Si celle-ci se prépare à entrer à la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (Hepia) pour concrétiser sa vocation,Emma, elle, se familiarise encore avec les multiples facettes de son métier, dont la mécanique et la programmation. Et elle ne se ferme aucune porte: «Si j’excelle, je ferai peut-être la passerelle CMS (ndlr: Cours de mathématiques spéciales) pour entrer à l’EPFL (ndlr: École polytechnique fédérale de Lausanne). Mais je pense plutôt étudier la microtechnique à l’Hepia. L’aéronautique est un secteur qui m’attire», esquisse l’apprentie. «Les formations accélérées sont exigeantes. Les deux dernières années, le rythme est plus soutenu et prépare les jeunes à faire face aux exigences des études supérieures. Les perspectives sont multiples et de bon augure», conclut Olivier Cujean.

La maturité professionnelle


La maturité professionnelle ouvre de nouvelles possibilités aux jeunes. En complément du CFC, elle offre une formation élargie en culture générale. Elle s’acquiert pendant ou après le cursus professionnel (maturité intra-CFC ou post-CFC). Outre se présenter sur le marché du travail, les titulaires d’un certificat fédéral de maturité professionnelle peuvent être admis dans une HES au premier niveau d’études (bachelor). Les diplômés HES font partie des professionnels hautement qualifiés qui occupent souvent des postes de cadre ou de direction après quelques années d’expérience. Via une passerelle, la «matu pro» permet aussi de rejoindre l’université ou l’École polytechnique.
Infos https://maturiteprofessionnelle.ch

SISP/JW/23.2.2023

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