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Développeur de business numérique ou la naissance d’un nouveau métier

Ce professionnel de la transition numérique soutient la transformation digitale des entreprises et l’exploitation économique des datas. L’apprentissage sera lancé à la rentrée.

Comprendre les attentes des clients, améliorer la productivité, réduire les risques et les coûts: l’exploitation des données informatiques et l’intégration de solutions digitales présentent indéniablement des avantages stratégiques et opérationnels pour les entreprises. Pourtant, faute de compétences suffisantes, leur potentiel est encore sous-estimé en Suisse. C’est là qu’intervient le nouveau CFC de développeur de business numérique ou digital business. Le but? Former des jeunes diplômés capables d’analyser les processus métier et les datas afin de contribuer à optimiser les étapes de travail et les produits numériques dans tout type d’entreprise. La première volée d’apprentis débutera cet été, notamment dans les cantons de Genève et Vaud. Éclairage.


Un pont entre la technique et l’économie


Depuis septembre 2020, ICT Formation professionnelle Suisse, l’organisation du monde du travail nationale dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, travaille avec la Confédération, les cantons, les écoles et des entreprises à introduire un nouveau métier de niveau CFC destiné à créer un lien entre la technologie et les modèles d’affaires. Ainsi, le développeur de business numérique soutient les innovations et améliorations digitales dans toutes les activités de l’entreprise et assure la communication entre les différents spécialistes (informaticiens de gestion, développeurs d’applications, comptables, etc).
«S’il ne résout pas la forte pénurie dans notre secteur (lire ci-dessous), ce profil professionnel de base, à l’interface de l’économie et de la technique, comble un réel besoin», explique Serge Frech, directeur d’ICT-Formation professionnelle Suisse. La Poste a participé à la création de ce chaînon manquant. Elle formera plus de dix apprentis en digital business dès la rentrée, dont un dans son centre de tri à Daillens (VD). «Nos activités logistiques standardisées sont liées au numérique. Notre efficacité dépend de professionnels qualifiés en contact régulier avec les utilisateurs qui, d’après nos datas (nombre de colis reçus, volume des stocks, etc), proposent des solutions aux problèmes identifiés et des optimisations continues», indique Luisa Santiago dos Santos, une des responsables de formations professionnelles à la Poste.


Préparer l’avenir


Afin de répondre aux besoins du marché, en particulier dans les banques et l’industrie, les cantons de Genève et de Vaud prévoient chacun une douzaine de jeunes en apprentissage à son lancement. L’effectif sera exponentiel. Localisé à Yverdon (VD) et Satigny (GE), 3sheds, le centre de formation professionnelle chargé des cours interentreprises, œuvre avec les deux cantons pour créer des places d’apprentissage.
À l’heure où la numérisation modifie en profondeur le monde du travail et les lois du marché, toutes les entreprises sont concernées. Y compris les PME. «Le système informatique d’un salon de coiffure avec une carte fidélité sait, par exemple, quel jour connaît la plus forte affluence ou à quelle période vient une cliente pour sa coloration. Ainsi, le développeur de business numérique peut guider l’entreprise dans la gestion de son personnel et de ses commandes en anticipant le comportement des clients», illustre Olivier Poletti, directeur de 3sheds. Facilitante, la formation «Dual Boost» propose d’effectuer la première des quatre années du cursus à 3sheds, où l’apprenti travaille sur les mandats de son entreprise formatrice avant d’y être totalement intégré. «Être informaticien n’est pas nécessaire pour former dans le
digital business. Il faut avoir des besoins économiques et les exprimer», conclut Olivier Poletti.

«Il faut former des spécialistes ICT»

La dernière étude d’ICT Formation professionnelle Suisse est formelle: d’ici à 2030, il manquera 40’000 professionnels des technologies de l’information et de la communication (ICT). Cette pénurie impacte l’ensemble de l’économie nationale. «Il est grand temps de réagir, alerte Serge Frech, directeur d’ICT-Formation professionnelle Suisse. Le recours aux talents étrangers n’est pas une solution viable à long terme. Sachant qu’elle est à l’origine de 79% de tous les diplômes ICT, la formation professionnelle est la clé. Or, en dépit des efforts déployés, la situation est particulièrement préoccupante en Suisse romande où le nombre de jeunes intéressés surpasse les places d’apprentissage proposées. Les entreprises doivent former si elles veulent rester compétitives».

Infos: OFPC – Centre de compétences Entreprises, tél. 022 388 44 71 (pour Genève)

SISP/JW/27.4.2023

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