Les spécialistes de l’enveloppe des bâtiments sont recherchés sur le marché de l’emploi. Vue du haut de l’échafaudage.
L’enveloppe de l’édifice est une sorte de peau qui isole et protège les constructions. Plusieurs métiers y participent, contribuant ainsi à l’esthétique des bâtiments, mais aussi à d’importantes économies d’énergie. Ces travaux à haute responsabilité sont assurés par les professionnels de cinq métiers (bientôt six, lire ci-contre): étancheur, couvreur, façadier, échafaudeur et storiste.
Économie circulaire
Ce secteur de la construction participe donc à la mise en œuvre des nouvelles politiques énergétique et climatique, tant dans les nouvelles constructions que dans la rénovation des bâtiments. «Depuis 2016 déjà, la problématique environnementale fait partie intégrante de nos apprentissages, lance Sébastien Cettou, responsable formation professionnelle Suisse romande à Polybat, aux Paccots (FR). Au-delà de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, l’économie circulaire fonctionne bien: recycler et réutiliser les matériaux est aussi devenu un réflexe.»
Grimper les échelons
Les CFC des métiers de l’enveloppe des bâtiments s’effectuent en trois ans, en système dual (deux ans pour la filière AFP). Une année supplémentaire permet d’obtenir le CFC d’un second métier du domaine. La Maturité professionnelle donne accès aux Hautes écoles spécialisées (HES). Par la voie professionnelle, des brevets et diplômes fédéraux complètent l’offre: conseiller énergétique, chef de projet en montage solaire, conducteur de travaux ou maître de l’enveloppe des bâtiments.
Selon Zlatan Prelic, conseiller en formation à l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) de Genève, ces métiers ont besoin d’une visibilité forte car trop souvent considérés, à Genève, comme un second choix en matière d’apprentissage. Il s’agit de professions à faibles effectifs dont les cours sont organisés hors canton. «Nous mobilisons les entreprises formatrices en amont de la rentrée afin qu’elles proposent rapidement leurs places d’apprentissage. Actuellement, une trentaine de personnes sont en formation dans ce champ professionnel.»
Zoom sur les façadiers
«La profession de façadier est apparue il y a une quinzaine d’année, rappelle Sébastien Cettou. Elle découle de la densification du territoire par le biais d’immeubles hauts, de tours, qui nécessitent des connaissances et des techniques spécifiques.» Cédric Graham et Raphaël Ribeiro termineront leur apprentissage de façadiers CFC, auprès de l’entreprise Ray SA, à Givisiez (FR), en juin: «Travailler sur les chantiers, en plein air, souvent en hauteur, par tous les temps, reste un défi! La sous-construction, l’isolation thermique et l’habillage des façades sont le cœur de notre métier.»
La variété des environnements de travail rend polyvalents, professionnels et apprentis: de la communication avec le client dans un espace déjà habité au vertige des grands chantiers, en passant par la coordination de leurs interventions avec celles des autres corps de métiers. Esprit d’équipe indispensable! «Je peux monter à la corde les matériaux et les répartir sur tous les étages, poser des consoles de sous-construction et les régler au laser afin de fixer le revêtement et le bardage extérieur. Sans oublier le travail en atelier avec la découpe de l’isolation façon Tetris», rigole Cédric. Raphaël continue: «J’aime bouger et m’activer et je touche à tous les matériaux qui peuvent revêtir une façade: pierre, bois, ciment, verre, etc. Mais celui que je préfère est le métal.» Les pieds sur terre, les deux apprentis s’accordent: quand ils lèvent les yeux pour contempler le rendu technique et esthétique de leur travail, c’est de l’émotion et de la satisfaction. «Plus de trois millions de mètres carrés de toitures et de façades devront être rénovés prochainement en Suisse: il y a du travail », conclut Sébastien Cettou.
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SISP/ES/15.06.2023
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