L’ASSC est indispensable dans tous les secteurs des soins. Portraits d’apprentis.
L’Observatoire suisse de la santé prévoit, à l’horizon 2029, des besoins en relève du personnel soignant qualifié (HES,ES et CFC) de plus de 60’000 personnes. En première ligne, les ASSC, des professionnels de la santé polyvalents. Ils sont une septantaine par volée à se former à Genève, par exemple. Si les bases du métier sont les mêmes pour tous, chaque patient ou résident requiert une grande adaptabilité.
À l’écoute
«Ce sont les résidents qui m’ont appris à être patient» intervient Maël Bedouet, qui a su dompter sa fougue de sportif pendant sa première année d’apprentissage ASSC avec maturité professionnelle intégrée. «Je cherchais un CFC valorisant, utile aux autres et qui me permette d’accéder à la filière de physiothérapie.» Installation pour les repas en chambre ou au réfectoire, toilettes, douches et soins font partie de son travail quotidien à l’EMS Maison de la Tour d’Hermance. Les gestes médicotechniques interviendront dans la suite de sa formation. «Même les résidents qui n’aiment pas parler me racontent leurs histoires de vie. J’adore les écouter et apaiser leurs angoisses», témoigne l’apprenti. Sa seule appréhension reste les décès. Une situation qu’il a appris à gérer avec empathie.
Rendre autonome
«Infirmière oui, mais surtout pas ASSC!» pensait Angeldine Cuelda avant d’entamer son apprentissage en neurorééducation à Beau Séjour. Après un échec en maturité spécialisée santé à l’École de culture générale (ECG), elle a pu bénéficier de la voie accélérée (lire ci-contre). Dans son secteur, elle est confrontée à des patients de tout âge avec des problématiques d’AVC, de lésions médullaires (paraplégie, tétraplégie) ou de sclérose en plaques.
Les prises de sang et des paramètres vitaux, les pansements, la préparation et distribution des traitements ainsi que la gestion des dossiers informatisés rythment sa journée. C’est aussi un travail d’équipe avec les médecins, infirmiers, physiothérapeutes et ergothérapeutes pour redonner de l’autonomie face à un handicap. Elle s’y adonne avec l’habillage de ses patients, leur toilette ou dans les soins. «C’est le relationnel qui fait la richesse de ce métier», assure Angeldine Cuelda. Une fois diplômée, elle souhaite travailler pour gagner son indépendance.
Feu de l’action
Même parcours et voie accélérée pour Gjeneta Shaqiri, mais dans un tout autre secteur. «Quand j’ai vu sur mon contrat Unité de chirurgie cardiovasculaire, thoracique et plastique, ça m’a retourné l’estomac, mais le recruteur m’avait bien cernée», s’enthousiasme-t-elle. L’unité, avec des entrées quotidiennes, demande un intérêt pour les aspects techniques. Elle apprécie être dans le feu de l’action, participer à la visite des médecins avec l’inspection des plaies et les pansements à refaire. Encadrée par les infirmières, elle a pu rapidement acquérir de l’autonomie, partir avec son chariot de matériel s’occuper de ses patients et contrôler le bon fonctionnement des machines auxquels ils sont reliés. Et quand elle a un peu de temps, elle file au bloc opératoire observer le travail des chirurgiens. «Si j’avais su, j’aurais commencé par la formation d’ASSC, car c’est sur le terrain que l’on apprend le plus», relève celle qui projette de poursuivre sa formation en soins infirmiers en emploi, à la Haute École de santé Vaud.
S’adapter aux profils
Trois questions à Martine Challet, directrice de l’école d’assistant·e·s en soins et en santé communautaire.
Que proposez-vous face à l’augmentation des besoins en ASSC? Nous assurons des cursus variés pour nous adapter à la diversité des profils. Il s’agit des cursus suivants: dual, dual mixte, avec ou sans matu pro intégrée, et une voie accélérée.
Le dual mixte a remplacé le plein-temps école. Oui, depuis la rentrée 2021. En dual mixte, la première année se déroule à plein temps à l’école et l’élève effectue deux stages de quinze semaines. Ces stages sont recherchés par l’école. Pour les deux dernières années, les élèves doivent trouver un employeur. Pour les soutenir dans leur recherche, ils sont accompagnés par l’école grâce à du job coaching.
Et pour la formation accélérée? Le public cible est composé des diplômés de l’École de culture générale (ECG) en option santé qui peuvent attester de huit semaines de stage dans les soins ainsi que des étudiants ayant quitté la HEdS. Le candidat doit avoir signé un contrat avec un employeur pour accéder à cette formation duale en deux ans
Infos
https://www.orientation.ch/dyn/show/1900?id=947
SISP/PB/07.2023
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