Aller au contenu

Le bois dans l’air du temps

Les métiers du bois se trouvent au cœur du développement durable dans les techniques du bâtiment. Portrait d’une apprentie charpentière éclairée.

Sortir des sentiers battus pour trouver du sens, c’est la philosophie appliquée d’Amélie Christie. À tout juste 20 ans, maturité gymnasiale en poche, elle se lance dans un apprentissage de charpentière dont elle vient d’achever avec brio la première année. Son parcours atypique est pourtant sciemment construit. Un éveil précoce à l’écologie la conduit à s’intéresser aux chantiers participatifs d’une association française spécialisée dans l’écoconstruction *. À 16 ans, lors de son premier stage, elle rencontre celle qui deviendra son mentor. «Le chantier était dirigé par une femme architecte formée dans les enduits en terre et plâtre. Sa manière de transmettre, à la fois douce et forte, m’a inspirée», se souvient la jeune femme. Elle consacrera ensuite toutes ses vacances à la construction d’une dizaine d’écochantiers.


Histoire d’équilibre


«À l’issue du collège, il m’a paru évident que je ne voulais pas aller à l’université. J’ai ressenti en moi le besoin de réaliser quelque chose, de travailler et de voir le résultat à la fin, un résultat matériel et physique, raconte Amélie Christie. J’avais passé quatre ans dans l’apprentissage du cerveau. Il était temps que j’apprenne aussi à travailler de mes mains.» Son expérience des chantiers sera décisive. Elle consacre une année sabbatique à réfléchir à l’importance de l’équilibre entre l’intellect et le manuel. Après un tour d’horizon des possibilités en lien avec la construction, une formation pratique s’impose; ce sera la charpente. Et pour celle qui a besoin de faire pour comprendre, c’est une révélation. «La charpente permet de connaître le bâtiment, la structure, les rapports de charge. En cours de maths, apprendre un théorème par cœur me paraissait sans utilité. Là, les théorèmes de Pythagore ou de Thalès sont appliqués au quotidien dans nos réalisations, explique l’apprentie. Ma mère voulait que je fasse des études, j’ai donc choisi le collège par défaut. Mais quand je regarde ce que je réalise en charpente, j’ai la conviction que la formation professionnelle demande tout autant d’intelligence.»


Trouver l’essence


Engagée chez Espace charpente à Meyrin (GE), elle effectue les six premiers mois de sa formation au Centre de formation professionnelle construction (CFPC) en tronc commun avec les autres métiers du
bois (menuiserie et ébénisterie). L’apprentie s’intègre sans difficulté dans un univers encore essentiellement masculin. «Le métier a bien évolué. On a aujourd’hui des moyens de levage, des technologies de pointe. Moyennant une bonne forme physique, il est tout à fait accessible aux femmes.» Au-delà de l’apprentissage des techniques, Amélie Christie travaille chaque jour au contact d’un matériau noble et vivant. «On apprend à connaître la matière, comment elle réagit, pourquoi elle bouge. Le patrimoine bâti en bois est immense puisque utilisé depuis la nuit des temps. Et puis, ajoute-t-elle, c’est un matériau doux et qui sent bon. Le premier jour d’école, j’ai été frappée par l’odeur délicieuse des essences de bois.»


Logiquement éco


Habile, douée et motivée par ses aspirations écologiques, Amélie Christie bénéficie d’un raccourcissement de formation en intégrant dès le début de sa formation les cours théoriques de deuxième année. Elle aura ainsi achevé son apprentissage en trois ans au lieu de
quatre avec une perspective déjà bien enracinée. «Je veux travailler avec des personnes sensibles à l’écologie du bâtiment et développer des projets dans ce domaine, mais pas de manière conventionnelle», assure celle qui abrite dans sa cuisine un lombricompost et dont les grands-parents sont d’anciens paysans.
Plus d’infos Collectif Les Bâtisses Heureuses www.batissesheureuses.org

Le bois trace son sillon


Depuis près d’un an, le «Tram du bois» circule sur les lignes genevoises. Mis sur pied par Lignum Genève sous l’impulsion de son président Claude Haegi, il a pour but de promouvoir auprès des architectes, des constructeurs, des jeunes et bien sûr du grand public les constructions en bois et la formation dans
les métiers du bois. Le «Tram du bois» stationnera exceptionnellement le 30 août de 12 h à 14 h sur la place Neuve. Une occasion unique de rencontrer des apprentis des métiers du bois et de nombreux partenaires de la formation.

Contact info@lignum-geneve

SISP/IMI/24.08.2023

Votre avis nous intéresse !
Partager cet article

Zoom Métiers 2023-2024

La nouvelle saison des Zooms Métiers revient avec un programme varié de 25 dates

Afin de vous proposer le meilleur service possible, ce site utilise des cookies. En continuant de naviguer sur le site, vous déclarez accepter leur utilisation