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Vivre du cinéma, ce n’est pas un film

Fascinante et exigeante, l’industrie du cinéma marie art et technique. Deux jeunes talents issus de la HEAD de Genève partagent leur expérience.

Pour mes 8 ans, mes grands-parents m’ont offert mon premier appareil photo. Depuis, je vis ma vie à travers l’objectif.» Une passion qui pousse Noa Roquet à réaliser son premier film à 17 ans. La suite, on pense la deviner: études de cinéma, réalisations de films. Pragmatique, la jeune femme entame pourtant des études de psychologie. Jusqu’à ce que le septième art la rattrape.

Au même moment, Juan Manuel Vegas hésite entre le métier de cuisinier et celui de cinéaste. Mais lui non plus ne résiste guère longtemps. Après une réflexion poussée, les deux futurs amis jettent leur dévolu sur la Haute École d’art et de design (HEAD) de Genève, institution pionnière dans l’enseignement du cinéma en Suisse. La sélection se révèle exigeante: dossier, portfolio, réalisation d’un film, entretien de motivation.

Polyvalence stratégique

Mais le jeu en vaut la chandelle, car l’engagement est réciproque, comme en témoigne le jeune homme: «En plus des orientations du bachelor «réalisation» et «montage», l’école venait d’ajouter une orientation «son». Même si j’étais le seul inscrit, elle a maintenu cette nouvelle branche.»

De son côté, Noa Roquet opte pour l’option «montage». Autant de choix qui, au-delà de la matière elle-même, se révèlent stratégiques. «Ces compétences techniques nous permettent de vivre du métier», explique le Genevois qui jongle désormais entre la profession d’ingénieur du son et celui de réalisateur.

Captation d’une pièce de théâtre ou vidéo d’une présentation muséale: autant d’expériences qui permettent de se faire la main et de gagner un salaire. «L’objectif est bien sûr de travailler en parallèle sur nos projets personnels. En accumulant de l’expérience d’assistanat et au fil des rencontres, nous progressons dans l’univers cinématographique», explique Noa Roquet.

Le goût du travail

Actuellement, Noa Roquet monte une association proposant des ateliers, un cinéclub, et réalise un film intitulé «Le sang des autres» dans le cadre du Positive Life Festival de Lausanne.

Quant à Juan Manuel Vegas, il termine une prise de son dans le canton de Berne pour un film documentaire sur les personnes privées de liberté et travaille à la réalisation de son premier long métrage: «Rue du Pré-de-la-Reine» raconte la vie de Cartigny (GE) à travers ses fêtes traditionnelles et ses générations successives.

Le cinéma aussi à Lausanne

L’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) propose également un bachelor dans le domaine.

«Un véritable couteau suisse des métiers du cinéma», lance Paolo Moretti, responsable du département. À l’issue de la formation, l’étudiant pourra exercer comme réalisateur, mais aussi comme scénariste, chef opérateur, producteur, technicien du son, monteur, pour ne citer que quelques professions.

«Tout le long de la formation les étudiants apprennent à maîtriser toutes les phases de la fabrication d’un film.» Et ceux qui désirent poursuivre une formation entameront le master cinéma, proposé conjointement par la HEAD et l’ECAL. Chaque année, une quinzaine d’étudiants talentueux sont triés sur le volet pour intégrer un programme au rayonnement international. «Cette année, le film « Foudre » de notre ancienne étudiante Bachelor Carmen Jaquier, également diplômée du master ECAL/HEAD, représentera la Suisse aux Oscars.»

Le besoin de main d’oeuvre est important

Trois questions à Anita Hugi, responsable du département Cinéma de la HEAD.

Quelles sont les perspectives d’emploi à l’issue du bachelor? Nos alumni sont engagés dans la réalisation et le montage image, tant pour le cinéma que pour la télévision. D’autres le sont comme producteurs créatifs, chefs opérateurs caméra, designers son. C’est le cas du lauréat du Prix du cinéma suisse 2023 en son et ancien étudiant de la HEAD, Carlos Ibañez Diaz.

Quelles sont les principales tendances en matière d’emploi? Le cinéma n’a jamais été aussi populaire. Il entraîne une demande sans précédent. Le besoin en main-d’œuvre est important, de la création de scénarios à la réalisation, en passant par le son, la caméra, le montage, et la production. Les nouvelles narrations comme les séries, les jeux vidéo et la réalité virtuelle génèrent de nouveaux métiers, ce qui renforce notre département.

La HEAD apporte-t-elle à ses étudiants un soutien en matière d’employabilité? Absolument! Durant leur formation, les étudiants créent leurs propres films, notamment le film de diplôme. Nous les encourageons à participer à des festivals pour créer des réseaux. En collaboration avec des fondations, des prix de soutien à la création aident les diplômés à financer leurs projets ou leurs films. De plus, nous relayons des offres de stages, d’emplois et d’autres mandats auprès de nos anciens étudiants.

www.head.ch et www.ecal.ch

SISP/LE/1.1.2023

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