Dans l’immobilier, le CFC est un tremplin
L’apprentissage d’employé de commerce en immobilier est la porte d’entrée idéale pour découvrir ce domaine et y évoluer rapidement.
Star des émissions télévisées, l’immobilier séduit les jeunes. Mais pour se lancer dans ce secteur en quête de nouveaux talents, avoir l’âme d’un chasseur d’appartement ne suffit pas. Car si la paperasse est moins télégénique que le travail de terrain, l’immobilier rime aussi avec droit, comptabilité ou encore fiscalité.
Au-delà des stéréotypes réducteurs, l’apprentissage d’employé de commerce en immobilier aborde ces multiples facettes. Destiné aux jeunes, il est la voie la plus directe vers de nombreuses possibilités de carrières à responsabilités. Courtier, gérante d’immeubles, promoteur ou encore directrice de régie en sont des exemples. Rencontre avec Alexandra Dominguez, responsable du service juridique et contentieux à la Société Privée de Gérance (SPG), et son apprentie Alissa Tronchin.
Mission formation
Dans l’édifice de verre qui abrite la SPG, l’une des régies les plus importantes de Genève fondée en 1960 par Jean-Paul Barbier-Mueller, Alissa Tronchin rayonne. Après un premier cursus général qui ne lui convient pas, la jeune femme trouve sa vocation: l’immobilier. «Je cherchais un métier riche en contacts humains. Je voulais bouger, ne pas rester enfermée dans un bureau. À force d’explorer mes options, j’ai eu le déclic pour la profession d’agent immobilier.»
Déterminée, elle soumet sa candidature à l’Association professionnelle des gérants et courtiers en immeubles de Genève (APGCI), organe formateur chargé, entre autres, de présélectionner les futurs apprentis de ses régies membres. En entretien, sa fibre commerciale et son intérêt marqué pour l’immobilier font mouche. Sollicitée par plusieurs employeurs, Alissa Tronchin opte pour la SPG, entreprise formatrice reconnue. «Former les professionnels dont notre branche a besoin est une mission qui nous tient à cœur. Les régies peinent à recruter du personnel qualifié», assure Alexandra Dominguez, formatrice depuis quatorze ans.
Panel de métiers
La SPG forme six apprentis employés de commerce répartis sur les trois ans de formation. Ils tournent dans les départements. «Ils ne vendent pas des maisons tout de suite, avertit Alexandra Dominguez. D’abord à la réception, ils se familiarisent avec l’ensemble de nos activités et acquièrent le savoir-être essentiel à nos métiers relationnels. Leur formation se poursuit crescendo, à la gérance et à la location de biens résidentiels et commerciaux, puis en PPE et d’exception.»
En dernière année d’apprentissage, Alissa Tronchin a déjà assuré la mise en location de logements. «Annonces, visites, sélection des dossiers, rédaction des contrats de bail: j’ai tout fait, jusqu’à la remise des clés!» Passée au développement immobilier, elle découvre la conception de nouveaux produits jusqu’à leur commercialisation. Enfin, elle lèvera le voile sur le courtage (vente de biens) et ses aspects, comme la concurrence et la rémunération à la commission. Une formation 360° qui lui ouvre toutes les portes.
Après l’obtention de son CFC, elle partira perfectionner son anglais, indispensable à Genève.
«Une entrée directe sur le marché du travail»
Trois questions à Marion Thyes, responsable de formation pour l’Association professionnelle des gérants et courtiers en immeubles de Genève (APGCI).
Comment s’articule l’apprentissage en immobilier?
Le cursus est généraliste. Il dure trois ans. Il allie formation en entreprise, enseignement en école de commerce et cours interentreprises. De plus, dès la deuxième année, les apprentis suivent des cours organisés par l’APGCI et dispensés par des professionnels. Le CFC d’employé de commerce et le certificat Immobase de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI) couronnent la réussite de leur cursus.
Quel est le processus d’entrée?
Passer les évaluations EVA en français, mathématiques et anglais (EVA), puis remplir le formulaire d’inscription disponible sur notre site internet. Les candidats dont le dossier est retenu sont convoqués à un entretien. L’APGCI met ensuite en relation les futurs apprentis avec ses régies ayant des places disponibles.
Quelles suites possibles?
Généralement, une entrée directe sur le marché du travail et des avancements progressifs grâce aux formations continues et brevets fédéraux de notre branche. Il est aussi possible de poursuivre des études supérieures via la maturité. À Genève, l’Institut d’études immobilières propose un master privé de niveau postgrade.
SISP/JW/25.1.2024
