Un CFC service compris

Dans la restauration, les adultes avec expérience professionnelle peuvent se former à la profession de spécialiste en restauration de système.

«Nous souhaitons mettre en avant cette filière pour adultes à raison d’une volée de diplômés chaque année», annonce Dao Nguyen, directrice de la Formation continue de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) de Genève.

Les candidats potentiels ne manquent pas dans ce secteur représenté par les restaurants des collectivités, centres commerciaux, gares, aéroports ou take-away. Polyvalent, le spécialiste en restauration de système traite du service, de la cuisine, de la gestion des produits, mais aussi de processus d’organisation, de planification et de direction de collaborateurs.

«Beaucoup d’adultes sans diplôme travaillant dans le domaine ne connaissent pas le CFC de spécialiste en restauration de système, constate la directrice. C’est pourtant une réelle opportunité pour se qualifier (lire l’encadré).» Il suffirait d’une douzaine de candidats pour qu’une classe voit le jour à Genève.

Aéroport et café

«J’ai eu envie de me qualifier pour prendre de nouvelles responsabilités», explique Jorge Seixas, 50 ans. En 2008, il quitte le Portugal pour Belfast et son aéroport avec un travail à la clé. «Mais la pluie m’a vite refroidi. Quand j’ai vu qu’il y avait une place chez le même employeur à l’aéroport de Genève, j’ai sauté dans le premier avion.» Chez Autogrill, il débute comme barman, puis devient responsable café.

Il se renseigne sur la formation des adultes, prépare son dossier et passe devant l’expert. Son expérience de plus de dix ans dans le domaine est reconnue. Cela lui permet de suivre les cours professionnels de dernière année à Montreux (VD). En 2019, il réussit ses examens de CFC et devient chef d’équipe.

«C’est un parcours que je recommande à 200%, mais qui demande beaucoup d’investissement personnel et un peu de soutien de son employeur», précise celui qui vient de passer son diplôme de cafetier et qui s’apprête à ouvrir, avec sa femme, son coffee shop.

Besoin de contacts

Joueuse presque professionnelle dans le domaine des jeux vidéo, Aline Denervaud, 29 ans, se détourne des écrans et choisit la restauration «pour les contacts et vaincre ma timidité». Elle décroche un travail chez McDonald’s. C’est son manager qui lui parle de la possibilité de se qualifier en deux ans tout en travaillant.

«Plus assidue et à l’écoute après cinq ans d’expérience, c’était le bon moment pour moi», précise la jeune femme qui a commencé ses cours professionnels cet automne. Hygiène, conservations des aliments, origine et labels des produits, elle ne s’ennuie pas dans une classe où tous sont des adultes en emploi. «On est soudés et on essaye de progresser ensemble.»

Tous les frais sont pris en charge par l’OFPC et l’aménagement du temps de travail est garanti par son employeur. En contrepartie, elle s’engage à rester deux ans dans l’entreprise une fois le CFC en poche. Plus tard, elle se voit bien ouvrir une épicerie avec coin restauration dans son village de la campagne genevoise.

«Nous voulons former la relève»

Trois questions à Amandine Moënne-Loccoz, training coordinator chez McDonald’s Suisse restaurant Sàrl.

Quel est votre engagement dans la formation d’adulte?

Nous encourageons cette formation en deux ans auprès de nos collaboratrices et collaborateurs. Plus concrètement, le temps des cours est compté en principe comme temps de travail.

Quel est votre bénéfice?

Au-delà des principes de fidélisation et de valorisation, nous voulons former la relève, avec comme objectif 100 apprentis en Suisse pour 2025. Pour cela, nous avons besoin de personnel qualifié, de formateurs dans nos restaurants qui seront en partie ces adultes actuellement en formation.

Combien de vos employés suivent ce cursus?

Cette année, nous avons onze personnes en Suisse romande, dont six à Genève, qui ont commencé leur première année de cours.

Vidéo de témoignage: