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Aider les jeunes en rupture de formation

Depuis dix ans, CAPFormations accompagne individuellement les jeunes vers un retour en formation. Présentation et bilan.

À l’origine du projet, une injonction de la Confédération: 95% des jeunes âgés de 15 à 25 ans doivent être au bénéfice d’un diplôme du secondaire II. À Genève (comme dans d’autres cantons), on est loin du compte. L’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) imagine donc CAPFormations, un dispositif unique de case management interinstitutionnel (OFPC/OCE/Hospice général).

Dix ans après sa création, sa responsable Sophie Chezeau répond à nos questions.

Quels sont les objectifs de CAPFormations? Le principal objectif est de réinsérer les jeunes dans le système de formation, essentiellement dans l’apprentissage dual. L’autre objectif, et non des moindres, est de bien les préparer avant leur entrée en formation pour qu’ils parviennent ensuite au bout de leur cursus et obtiennent leur diplôme.

Comment se déroule la prise en charge? Elle se déroule en plusieurs étapes. Le jeune bénéficie d’abord de trois entretiens préalables à son admission. Il peut ainsi décider si cet accompagnement lui convient ou pas. Ces entretiens permettent également au conseiller de cerner la situation du jeune dans sa globalité (projet réaliste et réalisable, santé, famille, logement, rapport à l’école, confiance en soi, image du monde du travail, etc.). De ce bilan, découlent ensuite des mesures (bilan d’orientation, remise à niveau, etc.). Si le jeune est prêt pour entrer en formation, les actions seront centrées sur le jobcoaching (CV, lettre de motivation, simulations d’entretiens, stages, recrutements en direct).

Les situations des jeunes sont-elles souvent complexes? Oui. Et quand les problématiques sont multiples, il faut les hiérarchiser. Par exemple, être sans logement est un problème à résoudre urgemment. Du nombre et de la complexité des problématiques dépendra la durée du suivi. Pour atteindre ses deux objectifs, CAPFormations est bien entendu entouré de très nombreux partenaires internes et externes.

Le système classique de l’apprentissage est-il adapté à ces jeunes? La société avance vite et une adaptation rapide s’impose. Il nous faut réfléchir aux contenus et modalités de l’apprentissage, à la possibilité de formations modulaires et la validation d’acquis via des stages de longue durée. Car les jeunes nous disent souvent être lassés de devoir recommencer les mêmes choses. Infine, le risque est qu’ils préfèrent le travail précaire à la formation. Quel est le taux de retour en formation des jeunes que vous suivez Ce taux était d’environ 70% avant la crise du Covid 19. Mais il baisse régulièrement depuis lors. En parallèle, on sait que la santé psychique des jeunes s’est péjorée et que leur vision de l’avenir est préoccupante. Nous constatons une réelle perte de sens: immédiateté, plaisir et liberté sont leurs credo actuels. Il est donc plus difficile pour nous de leur faire entrevoir les études et le monde du travail de manière positive. Il faut les rassurer et les remotiver, ce qui n’est pas évident dans le contexte actuel. Heureusement, nous parvenons toujours à insérer durablement les jeunes en formation grâce à une équipe passionnée et investie dans ce travail.

Plus d’infos www.citedesmetiers.ch/thematiques/formations-et-metiers/soutien-pour-jeunes-non-scolarises/

«On ne m’a pas lâché dans la nature»

Parvenu jusqu’en troisième année de l’ECG, Ardit Zymberi, 20 ans, prend conscience qu’il ne s’épanouit pas à l’école. En quête d’une nouvelle structure, il est pris en charge par CAPFormations. « Mon projet était de trouver un apprentissage d’employé de commerce, témoigne le jeune homme. Mon conseiller a pris le temps de me connaître, d’évaluer mes motivations et de me présenter aussi d’autres possibilités. » Vu son penchant pour le travail manuel, le métier de maçon l’interpelle. «Je n’y aurais jamais pensé, mais c’était une très bonne idée. J’envoie en ce moment mes lettres de candidature. » En attendant de signer un contrat d’apprentissage, Ardit Zymberi relève l’intervention structurante de CAPFormations dans son parcours: « Cet accompagnement m’a empêché d’être lâché dans la nature. Sans lui, je n’aurais probablement pas trouvé la motivation de chercher et, je l’espère, de trouver bientôt une place de formation. »

Plus d’infos www.citedesmetiers.ch/thematiques/formations-et-metiers/soutien-pour-jeunes-non-scolarises/

Recrutement

Près de 280 places d’apprentissage sont à pourvoir dans environ 26 métiers. 45 entreprises présentes. Des simulations d’entretiens sont proposées dès 8h30, le 6mars, au Pavillon Sicli.

Infoswww.citedesmetiers.ch/evenements

SISP/IMI/29.02.204

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