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Psychomotricien, un métier qui bouge si bien

Ancrés dans les milieux pédago-thérapeutiques et scolaires, les professionnels de la psychomotricité développent leurs interventions auprès de publics diversifiés.

Surexposition des tout-petits aux écrans, sédentarité des enfants, hausse des troubles psychiques, vieillissement de la population: le thérapeute en psychomotricité œuvre au cœur de tous ces enjeux de santé publique.

Expert des liens entre le corps et la psyché dans leurs contextes émotionnel et relationnel, il puise ses origines dans l’intérêt pour le développement de l’enfant, mais intervient auprès de personnes de tous les âges dans des contextes variés souvent pluridisciplinaires. Éclairage sur ce métier aux multiples facettes.

Prévenir plutôt que guérir

«Je vois de plus en plus d’enfants en difficulté de développement. L’environnement péjore souvent leur situation», déplore Délia Danesin-Démarest, psychomotricienne et coordinatrice du Centre d’expertise et de recherche cliniques en intervention psychomotrice (CERIP) à la Haute École de travail social de Genève (HETS). En cause? Les bambins vont moins jouer dehors et le temps d’écran explose. «Les études pointent aussi les effets nocifs de l’usage des écrans par les parents en présence de leur bébé. Les interactions sont aussi essentielles au bon développement que l’exploration corporelle active.»

Une solution? Favoriser le mouvement dès le plus jeune âge (motricité libre, espaces, adaptés, jeux) et soutenir les compétences parentales et des professionnels de la petite enfance.

À Genève, c’est l’objectif des prestations de psychomotricité du Service de santé de l’enfance et de la jeunesse (SSEJ). «Il ne faut pas attendre que l’enfant soit en difficulté scolaire. Dès sa naissance, on peut faire des choses simples qui vont favoriser sa disponibilité pour les apprentissages», soutient Nathalie Bonvin, responsable des pratiques en promotion et éducation à la santé et santé publique.

Les seniors aussi

Autre préoccupation majeure: la prise en charge médico-sociale des seniors de plus en plus nombreux. Douleurs, perte d’équilibre et manque de coordination affectent le rapport au corps et l’autonomie. Le psychomotricien peut agir. «Lors d’ateliers avec la Ligue genevoise contre le rhumatisme, j’ai pu voir les bénéfices des exercices sensori-moteurs associés au vécu émotionnel sur le renforcement de la confiance corporelle», illustre Délia Danesin-Démarest.

Des propos que corrobore Marianne Dütschler Tichelli, directrice des foyers de jour Pro Senectute Genève. Elle ajoute: «Pour rompre l’isolement des personnes âgées, la dimension relationnelle des séances de psychomotricité est précieuse. Passer un objet dans une approche ludique, c’est entrer en relation avec l’autre. Conscientisé, ce geste peut avoir des répercussions positives sur les repas et autres temps collectifs.»

Une recherche clinique en cours au CERIP révèle aussi l’intérêt d’interventions psychomotrices chez les personnes atteintes de démence légère.

Nouvelles perspectives

«Intégrées à la formation, les recherches et prestations du CERIP contribuent à élargir les horizons professionnels de nos diplômés. Nous encourageons nos étudiants à explorer tous les champs d’action et à être créatifs, notamment lors de la formation pratique», souligne Gemma Gebrael Matta, responsable de la filière Psychomotricité à la HETS.

À l’instar de Tobias Herminjard, étudiant de 2e année. En stage au Service de psychiatrie de l’adulte des Hôpitaux universitaires de Genève, il propose un projet d’intervention en groupe aux patients souffrant de troubles psychiques. «Après des techniques d’ancrage corporel permettant la conscience de soi et de ses limites comme l’automassage, je propose des exercices en mouvement qui vont les impliquer dans des relations interpersonnelles. Je vais chercher l’humain au-delà de sa pathologie. À mon échelle, j’œuvre au mieux-être», rayonne celui qui a le soin chevillé au corps.

Infos www.psychomotricite-suisse.ch

Formation polyvalente

Unique en Suisse romande, le master en psychomotricité de la Haute École de travail social de Genève incorpore les différents enjeux et forme 35 étudiants par année pour répondre aux besoins croissants du terrain. Y sont admis les titulaires d’un bachelor universitaire ou HES dans un domaine apparenté qui sont retenus à l’issue du processus de sélection. Généraliste, le cursus offre de nombreuses perspectives aux diplômés formés à la prévention, à l’évaluation, au diagnostic et à la thérapie.

Infos www.hesge.ch/hets

Zoom Métiers

Mercredi 17 avril de 14 h à 16 h, le Zoom Métiers «Santé physique, psychique et sociale» propose la découverte des professions et formations de thérapeute en psychomotricité, ergothérapeute, psychologue et logopédiste. L’évènement se déroule au centre d’information de l’OrTra santé-social Genève «le 28» (rue des Charmilles 28, 1203 Genève).

Infos et inscriptions sur citedesmetiers.ch, rubrique «Ateliers et événements».

SISP/JW/28.3.2024

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