À l’approche des examens de fin d’année, le restaurant «Un R de fa-mille» innove. Il propose un menu «spécial révisions», imaginé par une apprentie de deuxième année.
(copyright: Laurent Guiraud)
Une douce odeur de pamplemousse flotte dans la salle du restaurant «Un R de famille», sis à la rue Goetz-Monin, à Genève. À l’heure du déjeuner, l’ambiance s’anime et les clients affluent. Les plus audacieux vont tenter le menu «spécial révisions». Et quel menu! En guise d’entrée, une salade mariant fenouil, pamplemousse, mâche et curry doux. Puis, une composition de lieu sauvage, cresson, pommes de terre et sauce à l’anis est proposée en plat principal. Enfin, une déclinaison de pannacotta parfumée au chocolat blanc, matcha et kiwi vient clore ce festin. Le bal du service, orchestré avec minutie, est entièrement assuré par les apprentis spécialistes en restauration côté salle et les apprentis cuisiniers côté coulisses. De l’apéritif au dessert, en passant par le pain toscan et son beurre à l’ail des ours, chaque détail est soigné.
Cuisine engagée
À l’origine de cette initiative novatrice? Brenda Tavares, apprentie spécialiste en restauration en deuxième année. «J’ai remarqué que mes collègues avaient peu d’opportunités pour s’entraîner avant l’examen final», explique la jeune femme. Elle soumet alors l’idée d’un menu «spécial révisions» que la direction du restaurant social accueille avec enthousiasme. Il faut dire que le restaurant «Un R de famille», détenu par la Fondation 022 Familles, se distingue par son engagement en faveur de l’insertion sociale et professionnelle des adultes et la formation des jeunes. Philip Carton, administrateur et formateur d’apprentis, explique les multiples bénéfices de cette initiative. «Ce concept profite à tous. Les apprentis spécialistes en restauration peuvent s’exercer à présenter les plats et à assurer un service impeccable, dans des conditions réelles et où le niveau de stress est similaire à celui de l’examen. Cela est bénéfique également aux apprentis cuisiniers qui concoctent des plats élaborés. Pour le restaurant, l’idée insuffle un vent de fraîcheur. Quant aux clients, ils bénéficient d’une expérience unique. Le service, attentionné et soigné, est un peu plus poussé que celui des tables voisines.»
Des idées à foison
L’accueil chaleureux réservé à ce menu original témoigne en effet de son succès. « Mon ami et moi avons été séduits par le concept. Nous avons eu envie de le découvrir, confie Laurent Roux, un client fidèle du restaurant. Il est vrai qu’il faut avoir bon appétit, car le menu est copieux. Mais l’expérience en vaut large ment la peine. Et elle est d’autant plus crédible que le chef n’est autre que le renommé PierreSecretan.» Quant à Brenda Tavares, elle ne manque pas d’ingéniosité. «J’ai suggéré l’organisation de dégustations de vin en soirée, animées par des vignerons locaux», révèle la passionnée. Avec le menu «spécial révisions», la surprise reste entière à «Un R de famille» puisqu’il se renouvelle régulièrement. Il est disponible jusqu’à la fin de juin, coïncidant ainsi avec la fin des examens des apprentis.
Nouveau métier: gestionnaire en hôtellerie-intendance
Dès la rentrée 2024, les apprentissages en hôtellerie et intendance fusionnent pour donner naissance à la nouvelle formation de gestionnaire en hôtellerie-intendance CFC et celle d’employé en hôtellerie-inten-dance AFP. «Auparavant, nous avions des formations professionnelles distinctes de gestionnaires en intendance et de spécialistes en hôtellerie, explique Guillaume Saehr, conseiller en formation à l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) àGenève. Il est rapidement devenu évident que ces deux métiers accomplissaient des tâches très similaires, mais dans des domaines différents. Ainsi, pour des raisons de cohérence et en réponse aux demandes des associations professionnelles, la Confédération a opté pour la fusion de ces deux métiers.» Une fusion accueillie favorablement, puisqu’elle devrait accroître l’employabilité des professionnels du secteur. «Et pallier un manque de personnel. Il manque environ 100’000 personnes dans l’hôtellerie et la restauration en Suisse!» rappelle Guillaume Saehr. Pour rappel, les gestionnaires en hôtellerie-intendance sont chargés de l’accueil, du service et de l’entretien dans les hôtels, les centres de soins, les établissements pour personnes âgées et les crèches. Leur mission est de créer une atmosphère accueillante et d’assurer un séjour agréable aux résidents, clients et hôtes. Ils exécutent diverses tâches telles que l’entretien des locaux et du linge, la préparation d’aliments et de boissons, la tenue de buffets et l’accueil des visiteurs.
Plus d’information: www.orientation.ch
SISP/LE/30.05.2024
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