Le CFC de créatrice et créateur de vêtements pose les bases du métier qui unit écologie, production et inventivité. Et l’offre de formation s’étoffe. (Copyright Damien Molineaux).
«De la conception à la réalisation finale, chacune des étapes de ce cursus est essentielle à la création de vêtements», explique Inès Scolari, doyenne de la filière CFC au Centre de formation professionnelle Arts (CFP Arts), à Genève.
La maîtrise des techniques de couture et de patronage, la compréhension des matériaux, le dessin ou encore l’essayage y sont enseignés afin d’appréhender intelligemment l’esthétique de l’habit et les contraintes de la réalité. Dans le cadre de cet apprentissage, les élèves travaillent en effet sur de vrais mandats afin d’apprendre à écouter les besoins des clients, particulièrement attentifs à la traçabilité des tissus et au respect environnemental.
Actuellement, une quarantaine d’élèves, toutes années confondues, suivent le cursus. L’entrée au CFP Arts est conditionnée par un concours (le thème 2024-2025: Alice au pays des merveilles), qui jauge le potentiel créatif et l’engagement des futurs candidats. Les critères de sélection sont, entre autres, la qualité de la découpe, la régularité du montage et des surpiqûres ou la propreté de l’exercice terminé. Sans oublier l’inventivité du projet!
«Dans un futur proche, nous ouvrirons une classe AFP, en deux ans, qui permettra à plus de jeunes de raccorder notre formation», se réjouit la doyenne.
CFC acquis, les diplômés s’orientent vers le marché de l’emploi ou se perfectionnent à l’étranger (Paris, Londres, Bruxelles, etc.). En Suisse, ils intègrent par exemple la HEAD à Genève, l’École supérieure de Zurich ou le diplôme cantonal de costumière (monde spectacle) de Fribourg.
Vu l’engouement du public, la voie professionnelle (brevet et diplôme fédéraux de fashion designer) débutera dès l’année prochaine (lire l’encadré ci-dessous).
Pour Léonie Ribordy «une poche, qu’elle soit à l’italienne, passepoilée ou à rabat, apporte un caractère au vêtement. Le détail des finitions procure confort et durabilité.» C’est une des leçons que la Genevoise retient de sa formation initiale de créatrice de vêtements, avec maturité professionnelle intégrée.
«J’ai ensuite eu envie de bouger, de découvrir le monde de la mode, en mettant le cap sur Paris.» Elle intègre alors l’Institut français de la mode (IFM) pour effectuer un bachelor of art in fashion design.
La jeune professionnelle effectue actuellement un stage auprès de la Maison Jean-Paul Gaultier, à Paris. «Je réalise, par exemple, des recherches (l’accès aux archives de la Maison m’inspire souvent) et je crée des moodboards à l’aide de logiciels spécialisés, en fonction des besoins des designers. Il s’agit de simuler différents placements, couleurs, motifs mettant le vêtement en valeur.»
Et les perspectives d’avenir? «J’aimerais encore bouger, en freelance, sans rester figée dans une seule maison de haute couture. Avec, en graal, la création de ma propre marque!»
Pour la première fois en français, deux nouvelles formations verront le jour dès 2025: le brevet fédéral de fashion spécialiste, suivi du diplôme fédéral de fashion designer.
Le domaine de la création, de l’upcycling et de la durabilité des textiles est d’actualité, raison pour laquelle le SEFRI (Secrétariat d’État à la recherche, à la formation et à l’innovation) vient de lancer ces formations inédites.
«Les personnes qui ont déjà manifesté leur intérêt à l’inscription proviennent du domaine ou sont en reconversion, après un CFC de commerce ou une maturité gymnasiale, par exemple. À noter que l’expérience professionnelle en création de vêtements sera le critère majeur de l’entrée dans ces cursus», rappelle Gabriela Schnyder, directrice de l’École de couture du Valais, à Sierre.
Pour ne dissuader personne, jusqu’à 50% des coûts de formation peuvent être remboursés par la Confédération.
Infos https://www.couture-vs.ch/
Infos: orientation.ch et cfparts.ch
SISP/ES/06.06:2024
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