Focus sur le nouveau bachelor of art en son de la HES-SO Valais. Le cursus est unique en Suisse romande et accessible aussi avec un CFC.
Le son s’impose désormais comme un médium incontournable de notre société, en particulier de l’art contemporain.
L’École de design et Haute École d’art (EDHEA) du Valais, s’en fait l’écho en proposant un bachelor en son, d’une durée de trois ans. Le cursus est unique en Suisse romande.
Nous savons regarder le monde et le transcrire en images. Qu’en est-il du son? «Le récent bachelor en son (avec sa première volée 2024) s’intéresse au paysage sonore, à la relation entre le sonore et le visuel, à l’architecture acoustique, aux bruits de la nature, à la philosophie, à l’histoire de l’oralité, à la voix humaine», explique Christophe Fellay, responsable du bachelor, à l’EDHEA, à Sierre (VS).
Le son constitue la colonne vertébrale des travaux des étudiants. Ceux-ci développent (outre les outils techniques) une capacité à écouter le monde (société, climat, politique, etc.) et à le présenter sous des formes artistiques, telles que vidéo, audio, photo, performance immersive, peinture, etc.
Les étudiants en son réalisent des interventions artistiques sur le terrain, par exemple avec le MUDAC à Lausanne et le Montreux Jazz Festival.
Ils collaborent aussi avec des institutions scientifiques telles que le laboratoire Neuroscience de l’émotion et dynamiques affectives (NEAD) de l’Université de Genève, le Centre des humanités digitales de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), le Département d’histoire orale de l’Université de Lausanne.
«Leur employabilité, pluridisciplinaire, est excellente», se réjouit Christophe Fellay.
«Notre prochaine exposition, Tuning In – Acoustique de l’émotion, explore les liens entre la voix, la mémoire et le patrimoine sonore humanitaire», explique Elisa Rusca, conservatrice et curatrice au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à Genève.
Quelles voix conserver, et pourquoi? Qui parle, qui a le droit d’être entendu? Plusieurs étudiants du bachelor ont travaillé sur du matériel d’archives (cassettes, vinyles, bandes magnétiques) laissé dans le silence des dépôts souterrains et ont composé un flux sonore de plus de trois heures («Don’t keep, just music») qui sera diffusé en boucle dans l’espace d’exposition.
CFC de graphiste avec maturité professionnelle intégrée en poche, Virginie Jordan a travaillé plusieurs années en agence de communication et, de front, joue en stand-up sur la scène humoristique romande: «Le texte qui fait rire tisse un lien sonore particulier avec le public, fait de jeux de mots, de jeux de son. Il faut trouver le rythme.»
Au retour d’un voyage, elle effectue consécutivement bachelor en arts visuels, option son, à Sierre, et master en son, à Aix-en-Provence, en France. Dans la foulée, elle virevolte entre de nombreux mandats (assistanat HES, cours de podcasts, créations sonores, radio, performances et expositions). Par exemple, elle a constitué la bande sonore de la pièce «Sur les traces de Marguerite Duras», au Théâtre Nuitonie, après avoir recueilli, au Cambodge et au Vietnam, les sons chéris par l’écrivaine.
«Je participe actuellement à une création théâtrale en langue des signes, sur les textes de Bernard Heidsieck, poète sonore. En l’absence d’oralité, la chorégraphie devient gestuelle et visuelle», indique la professionnelle.
Bachelor en son: https://edhea.ch/formations/hea/bachelor-en-son
Autres formations supérieures en son: ECAL https://ecal.ch/fr/ et HEAD www.hesge.ch/head
Avec un CFC d’informaticienne et une maturité technique, la musicienne (clavier et guitare) Nadja Crisafulli, déjà active à la table de mixage d’un bar alternatif genevois, débute à Hepia. Mais elle préfère la technique, la musique.
Le brevet fédéral de technicienne du son sera donc pour elle une découverte: «Pendant deux ans (un jour par semaine et avec des ateliers thématiques), je me suis perfectionnée dans tous les domaines du son: événementiel, concert live, studio, postproduction, radio-tv, podcasts, jeux vidéo, etc. De plus, l’école CFMS, à Lausanne, propose des mandats réels qui ont alimenté mon réseau professionnel.» Aujourd’hui responsable technique en école de musique, à Genève, Nadja Crisafulli continue sa passion: la musique.
Selon Terry Nelson, membre d’AES EC, expert aux examens: «Pour obtenir les «good vibes» (ndlr: «bonnes vibrations» en anglais), il faut des compétences tant techniques qu’humaines. Ces techniciens hyperpointus doivent également devenir des as des contacts interpersonnels, du travail en équipe!»
Plus d’infos www.orientation.ch
Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) de Genève
SISP/ES/03.10.2024
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