Coup de neuf dans la formation en intendance

Les métiers de l’intendance modernisent leur offre de formation et s’ouvrent au domaine de l’hôtellerie pour mieux répondre aux attentes du marché.
(copyright: Unsplush)

La Suisse, ses montagnes, ses lacs, ses hôtels de luxe… Lieu de villégiature prisé, elle constitue un des fleurons de l’industrie touristique en Europe et sa réputation en matière d’accueil n’est plus à faire, au point d’inspirer encore récemment une série coproduite par Netflix. Pourtant, deux tiers des hôtels peinent à recruter une main d’oeuvre qualifiée, notamment dans le secteur méconnu de l’intendance, «essentiel au bon fonctionnement des établissements désireux d’offrir confort, sécurité et convivialité à une clientèle internationale», souligne Laurent Patrelle, responsable de la formation professionnelle à Hôtellerie Suisse Genève et vice-président de la Société des hôteliers genevois.

Polyvalence à la clé

Gestion des espaces, entretien, accueil, service aux hôtes, tâches d’administration, la palette des activités est vaste dans ces métiers concrets. Pour y accéder, deux formations sont possibles: l’AFP en deux ans d’employé en hôtellerie intendance ou le CFC en trois ans de gestionnaire en hôtellerie intendance (GHI). «Au département housekeeping, les jeunes en formation apprennent à préparer les chambres et, plus généralement, ils s’occupent de satisfaire les exigences de la clientèle», relève Guillaume Saehr, conseiller en formation chargé du domaine à l’OFPC Genève. Et Laurent Patrelle de relever «l’aspect relationnel avec les clients, le sens du service et de l’organisation sont des compétences très appréciées dans ce secteur.»

Travail en coulisses

La plupart du temps, les GHI effectuent un travail de l’ombre, aux horaires irréguliers. Leur activité exige de bonnes manières et un certain doigté pour accomplir des tâches aussi diverses que le repassage de vêtements ou la préparation de salles pour des événements. «La révision des contenus dans la formation intègre de nouvelles compétences dans la gestion de la durabilité ou l’utilisation de technologies pour l’entretien des locaux», poursuit l’hôtelier genevois. Dans ce domaine, un travail bien fait ne doit pas se remarquer!

---

«Cette formation est un tremplin»

Trois questions à Sandra Bissig, présidente de l’OrTra intendance Genève.

Gestionnaire (CFC) et Employé en hôtellerie intendance (AFP), ces formations professionnelles concernent-elles aussi les adultes?

C’est un secteur en pleine expansion qui occupe une grande partie de collaborateurs non formés. Au vu de l’évolution du métier, se former en tant qu’adulte permet de rester à jour, de s’adapter aux nouvelles exigences du marché et de rester compétitif. Cette formation ouvre énormément de portes en termes d’employabilité et permet
de rebondir en cas de crise.

Que conseiller aux personnes intéressées par une certification professionnelle pour adultes?

Il n’est jamais trop tard pour apprendre! Cette formation, du fait de sa polyvalence et de sa richesse au niveau des employeurs potentiels (crèche, hôpital, famille privée, clinique, cafétéria scolaire, etc.) est un tremplin vers des horizons professionnels insoupçonnés (cf. encadré). L’ordonnance exige une expérience
de cinq ans, dont trois dans le domaine (cuisine-restauration, buanderie) pour se présenter aux procédures de qualification.

Quelles sont les plus-values pour les entreprises dont le personnel bénéficie d’une certification pour adultes?

La première est d’augmenter la performance des équipes. La deuxième permet la réduction des risques et des erreurs. La troisième vise à améliorer l’image: une entreprise avec des collaborateurs formés se démarque de manière durable. Enfin, c’est un levier stratégique contribuant à la croissance de l’entreprise, à la satisfaction de ses clients, à son positionnement sur le marché tout en assurant la qualité des prestations.

---

Toute l’information sur la formation professionnelle:  www.citedesmetiers.ch et www.bds-fcs.ch

SISP/LJ/7.3.2025