Le métier est loin des clichés qu’il véhicule. Plongée en profondeur à la découverte d’une profession chargée d’histoire.
(Copyright: CSFO)
Rome, IVe siècle av. J.-C. Sous unsoleil de plomb, des ouvriers sontà pied d’œuvre pour construire ce qui deviendra la «Via Appia». Reliant à l’origine Rome à Capoue sur environ 210 kilomètres, cette voie romaine est la plus connue de toutes. À son apogée, l’Empire romain comptera plus de 320’000 kilomètres de routes de ce type, des confins de l’Europe au Sahara. Symbole du génie logistique de la Rome antique, l’édification de ce gigantesque système routier ne laissait déjà rien au hasard. Des ingénieurs commençaient par étudier la topographie des lieux. Leur but était de construire le chemin le plus droit possible avec les pentes les plus modérées. De l’excavation à la pose des trottoirs, la construction de l’ouvrage répondait également à une méthodologie précise.
Un métier rythmé et varié
Plus de 2000 ans plus tard, nous retrouvons des héritiers de la Rome bâtisseuse à Carouge (GE). Une tranchée de plusieurs centaines de mètres fend de manière longitudinale la rue du Collège. Un projet de réaménagement (dont la mise en place d’un réseau de chauffage à
distance) est en cours. Niveaux optiques, pilonneuses et autres engins de terrassement sont de sortie: l’équipe SCRASA s’active en cette matinée de printemps. Parmi ses membres figure Dylan Demond, apprenti constructeur de routes (CFC) en première année au sein de l’entreprise genevoise de construction. «Ce que j’aime dans cette formation, c’est qu’on travaille autant en surface qu’en profondeur», indique ce jeune homme âgé de 20 ans et déjà diplômé en sérigraphie.
Responsable des apprentis chez SCRASA, Corentin Gosselin abonde dans son sens: «Constructeur de routes, ce n’est pas que la pose de l’asphalte. Durant sa formation, l’apprenti sera amené à découvrir une multitude de techniques: pose de bordures, de canalisations, bétonnage et réalisation des revêtements. L’école lui permettra en outre d’apprendre à reporter avec exactitude les mesures d’un plan sur le sol ou le calcul des volumes et des pentes.»
Choisir ce métier, c’est aussi voir du pays. «Nous sommes constamment en mouvement. Un jour, je peux être dans une centrale électrique vers l’aéroport et, le lendemain, travailler dans une propriété à Cologny», s’enthousiasme Dylan Demond, qui apprécie les travaux de grande envergure.
De même, la mobilité est de mise en matière d’avancement. «Après le CFC et quelques années sur le terrain, il est notamment possible de passer le brevet fédéral de chef d’équipe construction. Le brevet fédéral de contremaître de construction de routes voire le diplôme de technicien ES en conduite es travaux peuvent ensuite être envisagés», explique Corentin Gosselin.
Des têtes bien faites plutôt que des «gros bras»
Comme ses ancêtres romains, un constructeur de routes doit être prêt à braver les éléments. Pas de quoi impressionner notre apprenti: «C’est un travail d’extérieur et nous sommes souvent confrontés aux changements de température. Si on pense à mettre les bons équipements en hiver et à bien s’hydrater en été, on s’y habitue rapidement.» Faut-il une force herculéenne pour exercer ce métier? Corentin Gosselin bat en brèche ce cliché: «Aujourd’hui, de nombreux moyens existent pour éviter de porter des charges lourdes à la main. Pour les tâches qui ne sont pas encore mécanisées, adopter les bons gestes aide à réduire significativement l’intensité physique de ce travail.Nous ne cherchons pas à recruter des forces de la nature, mais plutôt des jeunes réfléchis qui savent pourquoi ils sont là.»
D’ailleurs, SCRASA cherche à recruter de nouveaux constructeurs de routes pour la prochaine rentrée.
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Recrutement en direct pour les métiers de la construction
Cet événement offre la possibilité aux jeunes de Genève souhaitant faire un apprentissage dans le domaine de la construction de rencontrer des employeurs du secteur, de se présenter et de leur transmettre un dossier de candidature en mains propres.
Mercredi 14 mai 2025, de 14h à 17h, CFC MBG, Route de la Galaise 11a, Plan-les-Ouates.
Infos www.citedesmetiers.ch rubrique «Ateliers et événements»
SISP/CT/9.5.2025
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