Choisir sa voie, un projet à mûrir dès le plus jeune âge

Entre audace et réflexion, la découverte des métiers et des voies de formation est une aventure au long cours. On fait le point sur la démarche. (Copyright: Getty Images)

Comment trouver son orientation professionnelle? Dans un monde en mutation et face aux influences de l’entourage, la crainte de ne pas faire le bon choix, de ne pas avoir les compétences pour entamer tel ou tel cursus peut submerger les jeunes, voire les bloquer.

En famille, aborder la thématique de la voie professionnelle et éveiller les enfants à ces questions est une démarche d’orientation incontournable.

«Plus on en parle tôt, moins on se fait de fausses idées sur un métier, souligne Alexandre Matusewicz, conseiller au Service de l’information scolaire et professionnelle de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) de Genève. Une assistante en médecine vétérinaire, par exemple, ne passe pas son temps à caresser les animaux! Le rôle des parents est donc primordial afin d’éveiller l’intérêt des jeunes à la découverte des métiers.»

Accepter de se tromper

Pour les plus jeunes, rendre visite à une personne du réseau parental permet de découvrir le quotidien d’un professionnel. Quant aux adolescents, effectuer des stages dès que possible permet d’observer la réalité d’un domaine d’activité. «À un certain moment, il faut se lancer et essayer, poursuit le conseiller. On peut se tromper d’idée et en changer, ça fait partie des expériences.»

«C’est normal de ne pas savoir, rassure Yasmin Farhoumand, psychologue conseillère en orientation. À l’adolescence, trouver sa voie peut provoquer des vertiges chez les jeunes. Une kyrielle d’éléments peuvent en effet influencer leurs choix comme la société, les amis ou l’origine familiale.»

Féconder les choix

L’école a un rôle à jouer: ouvrir les enfants à des univers professionnels en éveillant leur curiosité. «Aller aux salons de métiers, comme Cité-metiers.ch: l’expo, assister aux Zooms métiers les mercredis après-midi et aux portes ouvertes des centres de formation professionnelle sont d’excellents moyens de découvrir de nouveaux horizons. C’est l’occasion d’échanger avec des jeunes en formation ou de visiter les écoles», complète Alexandre Matusewicz.

Toutefois, il est bon de s’interroger au préalable sur son appétence à entreprendre telle ou telle formation: si le jeune a une passion, il saura mieux l’incarner.

À condition de ne pas faire l’impasse sur ses compétences et ses ressources pour rendre ce projet réalisable et s’autoriser à passer à l’acte. Les psychologues conseillers en orientation, présents dans chaque établissement du secondaire, aident les adolescents à construire leur orientation de manière réaliste et aussi à comprendre quelles sont les forces à mettre en œuvre pour réaliser un rêve.

Jalonner son projet

«Réfléchir à plusieurs options et dégainer un plan B si besoin est aussi une riche idée, note Yasmin Farhoumand. Nous conseillons également aux jeunes dès l’entrée au Cycle d’orientation ainsi qu’à leurs parents de ne pas attendre la dernière année pour construire leur projet.»

Grosso modo, le second semestre de 10^e doit permettre de concrétiser un choix d’orientation. Dès la rentrée de 11^e, c’est le moment de postuler et de participer à des recrutements en direct dans le but de signer son contrat d’apprentissage pour entreprendre un CFC ou une AFP. Dès février, c’est la phase d’inscription aux concours et des tests d’entrée dans les écoles. «C’est dire si la 11^e est intense et passe vite!» conclut Alexandre Matusewicz.

«Il faut oser!»

Trois questions à Sandra Leite, psychologue conseillère en orientation scolaire et professionnelle, rattachée à l’OFPC de Genève.

Comment aider un enfant à s’orienter?

Nous organisons des séances d’information pour les parents en début d’année scolaire dans les Cycles d’orientation. Un trimestriel, «Le Génie des métiers», le journal de la formation professionnelle, est également envoyé aux parents, avec des témoignages de jeunes et de professionnels.

Où peut-on se renseigner?

Dans chaque Cycle d’orientation, les jeunes ont la possibilité d’accéder à une prestation d’orientation. Pour une formation professionnelle initiale, Go-Apprentissage aide à décrocher une place dans une entreprise formatrice. La Cité des métiers du Grand Genève à Plainpalais et ses deux Centres associés à Meyrin et Onex sont des lieux de ressources. Il y est possible de se renseigner sur les filières de formation. L’explorateur de métiers sur le site orientation.ch est par ailleurs un excellent outil pour se faire une première impression sur les professions.

Quid des stages?

Les entreprises et les centres de formation professionnelle sont ouverts à accueillir des jeunes en stage: il faut donc oser! Il est également possible de trouver une place sur www.gestage.ch.

Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC).

SISP/LJ/22.08.2024