Depuis mars 2025, la Haute École de gestion (HEG) de Genève assure les premiers cours de préparation au brevet fédéral de «paralegal».
(Copyright: Iris Mizrahi, OFPC)
Assistantes dans les services juridiques d’une banque ou d’un cabinet d’avocat, elles ont une pratique professionnelle confirmée sans être ni juriste ni avocate. Elles sont neuf à avoir commencé leur préparation pour les examens du brevet fédéral (BF) de paralegal. Gordon Aeschimann, codirecteur du cours de préparation au brevet fédéral, présente cette certification.
Il s’agit d’une demande de la Fédération suisse des avocats (FSA), mise en œuvre en 2022 afin d’avoir une reconnaissance harmonisée en Suisse pour les collaborateurs travaillant dans des études d’avocats, qui étaient jusqu’alors formés sur le terrain. La HEG de Genève propose cette préparation aux examens du brevet organisé par la FSA.
C’est un assistant dans un service juridique qui, sans être juriste, est certifié dans les principaux domaines du droit et des procédures qui y sont rattachées. Il s’agit d’une personne capable d’entreprendre des recherches juridiques, qui maîtrise la rédaction juridique ainsi que le suivi des clients, les flux financiers et la gestion des délais, jusqu’à l’archivage des dossiers.
Principalement des professionnels travaillant au sein d’études d’avocats et de banques, mais aussi toute personne active dans les services juridiques de l’État, des assurances, des régies immobilières, des ressources humaines ou la gouvernance d’entreprise.
Être au bénéfice d’un diplôme du secondaire II, idéalement un CFC d’employé de commerce, une maturité gymnasiale, professionnelle ou spécialisée, ou un titre jugé équivalent. Mais la condition essentielle est d’avoir trois ans de pratique professionnelle dans le domaine juridique.
Nous sommes quatre: deux avocats spécialistes du domaine de l’immobilier et du domaine bancaire, une paralegal senior et un maître d’enseignement HES, docteur en droit. Deux des enseignants sont experts aux examens du brevet fédéral.
Il s’agit d’une formation d’une année qui débute au printemps, avec huit modules comprenant 25 journées de cours, en présentiel. Auxquelles il faut ajouter le travail de préparation pour chaque séance ainsi que les travaux à réaliser. L’année se termine avec une préparation aux examens du brevet fédéral.
La formation coûte 11’600 francs. La moitié sera remboursée par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri) une fois l’examen passé, qui coûte lui-même 2250 francs. La plupart des employeurs prennent en charge ces frais. Des modalités de paiement peuvent aussi être envisagées.
Après une enfance passée entre l’Équateur, l’Espagne et la Suisse, Alison Mera n’a qu’un objectif: faire son droit. À Lausanne, elle passe par les classes d’accueil jusqu’à obtenir sa maturité gymnasiale. Deux échecs à la Faculté de droit la conduisent à l’office d’orientation. «On m’a conseillé d’effectuer un CFC d’employée de commerce. Je l’ai obtenu en deux ans… dans une étude d’avocat.»
Installée à Genève, la jeune femme s’épanouit chez son nouvel employeur. «Fini les dictées! Mes tâches relèvent maintenant de la facturation, d’ouvertures de dossiers et de rédaction juridique. J’en ai même un peu oublié mon désir d’être avocate, mais pas celui de continuer à me former.»
Soutenue par son patron, elle entame la formation de paralegal à la HEG. «Les cas pratiques étudiés sont corsés, mais adaptés aux professionnelles expérimentées que nous sommes», souligne Alison Mera.
Elle espère, après l’obtention du brevet fédéral, accéder à plus de responsabilités dans son travail d’assistante à l’étude Rhône Avocat·e·s SA.
«Je suis tombée par hasard sur une publicité concernant le brevet fédéral de paralegal et je n’ai pas hésité: j’ai présenté la formation à mes responsables qui en ont saisi la plus-value», raconte Reine Obounou, assistante au secteur juridique d’une banque privée.
Diplômée de l’École de culture générale (ECG), elle fait ses armes dans un cabinet d’avocats actif dans le domaine du litige et de l’arbitrage international. «J’ai été formée comme assistante juridique, à l’anglo-saxonne, sur le tas», relève Reine Obounou.
Elle poursuit sa carrière dans le secteur bancaire où elle s’occupe de successions, de mesures de protection, de blocage des comptes et des attestations. Après deux mois de cours, elle porte déjà un autre regard sur son travail: «J’approfondis plus mon analyse avec une approche mieux structurée dans les recherches juridiques et j’améliore déjà mes compétences rédactionnelles.»
Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) Genève
SISP/PB/22.05.2025
Consultez l'édition 2025 des Constats et données chiffrées