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Dans les rouages de la microtechnique

Les métiers de la microtechnique sont essentiels à l’industrie horlogère. Gros plan sur la mécanique miniature avec deux jeunes en formation.

Outre l’horloger, la fabrication d’une montre recèle des métiers qui gagnent à être connus. En Suisse, une dizaine d’apprentissages permettent d’embrasser une carrière dans ce fleuron de l’industrie helvétique. Sans oublier les formations supérieures pour devenir technicien ou ingénieur. Ainsi, de la conception des plans au réglage des mouvements, en passant par l’organisation de la production et la fabrication des composants, chaque étape repose sur des savoir-faire spécifiques. Parmi les chevilles ouvrières de ce processus complexe, Alexia Guillermet et Léa Briffaut sont, respectivement, apprentie micromécanicienne et future technicienne en microtechniques. Leur rôle? Créer des pièces de très petite taille pour les composants et les outillages. Rencontre à l’École d’horlogerie de Genève.


Au millième de millimètre


À force d’accompagner son ami dans les ateliers de l’École d’horlogerie, Alexia Guillermet s’y projette: elle sera micromécanicienne. «Entourée de femmes, je n’avais jamais songé au domaine technique. Maintenant, c’est une évidence. Tant pis si mes mains sont tachées d’huile, j’adore créer des choses utiles», s’enthousiasme la jeune femme. À 24 ans, la voici en quatrième et dernière année d’apprentissage. Depuis la fabrication de son premier pointeau, elle mesure le chemin parcouru: «Au début, on apprend à limer différentes matières comme l’acier ou le laiton, à utiliser la perceuse à colonne, les tours, puis les fraiseuses. Plus tard, on programme les machines à commande numérique (CNC) et on se frotte à des réalisations de plus en plus complexes», explique l’apprentie. Un travail de haute précision: certaines pièces sont usinées au micromètre près avant d’être assemblées par les horlogers.


De la conception à la réalisation


L’étape de fabrication assurée par les micromécaniciens est précédée de travaux dans les bureaux techniques et les laboratoires. C’est là qu’interviennent les techniciens en microtechniques, à l’instar de Léa Briffaut. Âgée de seulement 20 ans et déjà titulaire d’un CFC d’horlogère de production, elle est en deuxième année de formation supérieure en microtechniques, spécialisation conception horlogère
et laboratoire horloger. «Nous sommes des intermédiaires entre les ingénieurs et la production», résume l’étudiante. Garantir la faisabilité d’un projet, effectuer des calculs et des tests pour choisir les matériaux, dimensionner les pièces et concevoir les plans font partie de ses responsabilités. Tout comme planifier chaque étape de production et de contrôle, évaluer les coûts, adapter les appareils et veiller à leur bon fonctionnement. Un travail collaboratif et méthodique, qui rime avec rigueur mais aussi persévérance, puisqu’il s’agit de trouver les solutions optimales.


«Croire en ses rêves»


De la persévérance, il en a fallu à Léa Briffaut pour en arriver là. Partageant le penchant de son père pour les belles montres, elle décide de devenir horlogère. Mais, à la fin de sa scolarité obligatoire, ses notes contrarient ses plans. Faute de pouvoir entamer le CFC, elle s’oriente vers la formation d’opératrice en horlogerie. Son AFP en poche, elle persiste, passe des tests et rejoint la deuxième année du CFC. Aujourd’hui, si l’établi lui manque, elle se réjouit d’approfondir ses connaissances en microtechniques. Son but? Travailler dans les complications (fonctions autres que l’affichage de l’heure et des minutes sur les montres mécaniques), avant de créer sa propre marque. «Mon parcours est la preuve qu’il faut croire en ses rêves», assure-t-elle. Tout aussi déterminée, Alexia Guillermet continuera à se former après l’obtention de son CFC. «La micromécanique nous familiarise avec une panoplie d’activités. Moi, j’aimerais poursuivre mes études et me spécialiser en qualité.»

Des métiers à découvrir
Le mercredi 17 janvier, de 14 h à 16 h, l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) du canton de Genève organise un Zoom métiers consacré à l’horlogerie et à la bijouterie dans les locaux flambant neufs de l’École d’horlogerie à Plan-les-Ouates (route de la Galaise 23A). Après une présentation des filières de formation de la technique et du design, le public arpentera le nouvel écrin de la formation horlogère, guidé par les apprentis. L’occasion d’observer le travail en atelier et d’échanger avec celles et ceux qui le pratiquent. Des stands d’information sont aussi prévus.
Infos et inscriptions:
www.citedesmetiers.ch, rubrique «Ateliers et événements». Entrée libre et gratuite.

SISP/JW/11.01.2024

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