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Comment bien choisir son apprentissage

Opter pour un métier est un enjeu important dans la vie d’un jeune.
Les conseils d’un spécialiste de l’orientation scolaire et professionnelle.

Le Salon des métiers et de la formation de Lausanne a ouvert ses portes ce mardi jusqu’à dimanche (lire notre supplément spécial paru le 12 novembre dans «24 heures»). La semaine prochaine, c’est citémétiers.ch,l’expo qui lui succédera, du 22 au 27 novembre, à Genève (cahier spécial à paraître le 18 novembre dans la «Tribune de Genève» ).


Ces deux événements sont l’occasion pour les jeunes de l’arc lémanique de découvrir les métiers, mais aussi les études qui y mènent, notamment les apprentissages. Mais comment faire pour choisir un métier et sa formation professionnelle? Comment ne pas se tromper sur sa réalité quotidienne et ses perspectives d’évolution? Et que faire en cas de regret ou d’échec? Des questions importantes pour un choix qui l’est tout autant dans la vie d’un adolescent et celle de ses parents.
Les conseils de Jean-Pierre Cattin, directeur du Service de l’orientation à l’Office cantonal genevois pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC).


Ne pas bouder l’apprentissage et ses perspectives
Comment en effet envisager un apprentissage si on déprécie d’emblée cette filière? «La formation professionnelle a beaucoup évolué ces dernières années, insiste Jean-Pierre Cattin. Elle permet d’exercer des métiers qualifiés et variés, et qui offrent d’intéressantes perspectives d’avenir professionnel.»
«Après le CFC(ndlr: certificat fédéral de capacité), les jeunes peuvent aussi intégrer une HES (ndlr: haute école spécialisée), moyennant d’avoir obtenu au préalable une maturité professionnelle», ajoute-t-il.
«En outre, le système suisse de formation leur permet de suivre des études supérieures à l’université après avoir, là aussi, décroché une maturité professionnelle et effectué une année de passerelle Dubs», poursuit-il. Voilà de quoi valider ou renforcer le choix d’entreprendre un apprentissage.


Écouter ses envies
Cela peut paraître évident, mais c’est pourtant la base du processus de réflexion à entreprendre pour bien choisir un métier et sa formation. Car on a davantage de chances de réussir l’apprentissage qui mène à un métier lorsqu’il correspond à nos centres d’intérêt, nos rêves et nos valeurs. Et on a davantage de chances d’apprécier cette profession plus tard. «Il est important que le métier plaise au jeune et corresponde à ses attentes, pour qu’il puisse s’y épanouir et y exprimer son potentiel», explique Jean-Pierre Cattin. Il faut aussi tenir compte des centres d’intérêt, des passions ou des aptitudes intellectuelles ou manuelles que le jeune manifeste: «Aimer faire des gâteaux ou bricoler, par exemple, est de bon augure pour envisager un métier et sa formation», estime le spécialiste. «Même si ce n’est pas suffisant pour devenir un bon pâtissier ou un bon technicien professionnel», nuance-t-il.


Ne pas tenir compte que de ses notes scolaires
Certes, ce critère est important, mais il ne doit pas être le seul. Trop souvent, les jeunes choisissent une
orientation sur l a seule base de leurs notes scolaires, note Jean-Pierre Cattin, qui appelle à changer de paradigme: «C’est l’inverse qu’il faut faire: d’abord choisir un métier qui intéresse et qui plaise au jeune, ensuite se renseigner sur la formation qui y mène et ses exigences.» «À la fin du Secondaire I, si un jeune a un intérêt pour un métier, il serait dommage qu’il ne s’engage pas dans l’apprentissage qui y mène au motif qu’il a les notes scolaires suffisantes pour suivre des études et aller au collège ou au gymnase. Ce faisant, il s’expose au risque d’échec s’il n’a pas une solide motivation pour les études», avertit le spécialiste. L’apprentissage est aussi ouvert aux élèves au profil plus scolaire, souligne-t-il: «Certaines filières sont exigeantes et sont réservées aux «bons élèves» sortant de l’école obligatoire, et elles permettent de raccourcir de quatre à trois ans les formations professionnelles avec une maturité professionnelle intégrée». «Des élèves ayant des difficultés à l’école peuvent très bien réussir leur formation et se révéler de bons professionnels. La motivation joue un rôle clé», ajoute-t-il. Quant aux jeunes qui présentent des difficultés d’apprentissage, il existe toujours la filière de l’Attestation fédérale de capacité (AFP), rassure-t-il.


Bien s’informer sur les métiers et leurs formations
Avec les passerelles qui permettent de se réorienter dans le système de formation suisse, le choix d’un métier n’est plus crucial dans sa vie, mais il demeure capital de bien se renseigner avant de se lancer. «Pour cela, les jeunes peuvent consulter les fiches métiers et des vidéos disponibles sur le site internet Orientation.ch, et trouver de nombreuses informations sur les réseaux sociaux, conseille Jean-Pierre Cattin. Ils peuvent aussi se rendre à l’OFPC (ndlr: Office cantonal genevois pour l’orientation, la formation professionnelle et continue) ou à l’OCOSP (ndlr: Office cantonal vaudois d’orientation scolaire et professionnelle) pour bénéficier des conseils de spécialistes. Ils peuvent encore approcher directement des professionnels et s’entretenir avec eux, ou encore en parler autour d’eux avec leurs pairs ou leurs parents.»


Se faire soutenir par ses parents
Le rôle des parents, mais aussi des autres jeunes, est très important dans le choix que les adolescents font en matière d’emploi et de formation. «Une étude menée auprès de 3000 adolescents en Suisse a montré que, pour 80% d’entre eux, ce sont leurs parents qui ont le plus influencé leur choix d’orientation. Les autres jeunes de leur entourage ont compté pour 50%, soit autant que les enseignants avec 50% aussi, et davantage que les psychologues conseillers en orientation, cités dans 20% des cas», indique Jean-Pierre Cattin. Le spécialiste appelle donc les parents et les familles, en tant que prescripteurs, à conseiller, épauler, suivre et soutenir leurs adolescents dans leur réflexion et leurs démarches. D’où l’intérêt pour les parents de bien connaître le système d’enseignement suisse. «Pour mettre à jour leurs connaissances en la matière, ils peuvent se rendre aux «soirées parents» organisées dans les écoles, aux journées portes ouvertes des centres de formation professionnelle ou encore aux animations qui leur sont notamment dédiées à l’OFPC et à l’OCOSP», conseille notre intervenant.


Faire des stages d’observation en entreprise
Se renseigner, c’est bien. Voir et expérimenter par soi-même, c’est mieux. Pour valider ou invalider le choix d’un métier et de sa formation, Jean-Pierre Cattin recommande d’effectuer un stage d’observation en entreprise. «Parfois, les jeunes peuvent avoir des idées préconçues sur les métiers qu’ils visent. Or, il ne faut pas idéaliser les métiers. Car la réalité quotidienne peut être très différente.»

Ne pas craindre les désillusions ou les échecs

Se tromper, cela arrive à tout le monde et tout au long de la vie. Et choisir un métier pour se rendre compte ensuite, en cours d’apprentissage, qu’il ne correspond finalement pas à ses attentes ou ses capacités est chose courante. «Ce n’est pas la fin du monde! dédramatise Jean-Pierre Cattin. Aujourd’hui, les parcours professionnels linéaires sont de plus en plus rares et les métiers évoluent très vite, se transforment, si bien que la formation continue devient une exigence pour adapter ses compétences à cette évolution du monde professionnel.» Avant de faire un trait définitif sur son choix, le responsable recommande de s’interroger et d’analyser la situation: «La désillusion du métier ou l’échec de l’apprentissage entrepris sont-ils liés à la profession? Ou le problème vient-il de conditions particulières liées à l’entreprise dans laquelle l’apprentissage s’est déroulé?» Afin de les aider à répondre à ces deux questions et à trouver des stratégies pour faire face aux doutes et aux difficultés rencontrées, les jeunes et leurs parents peuvent consulter les spécialistes que l’OFPC et l’OCOSP mettent à leur disposition, recommande le spécialiste. Rien n’empêche ensuite de rebondir et de se réorienter. «Certes, il est toujours dommage d’avoir perdu du temps. Mais des choses auront été apprises. Et il est essentiel de retenter sa chance pour obtenir une certification et ainsi ouvrir des perspectives professionnelles intéressantes», conclut Jean-Pierre Cattin.


Infos www.orientation.ch
www.metiersformation.ch
https://cite-metiers.ch/
www.citedesmetiers.ch

TdG/FB/17.11.2022

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